Les voyageurs manquent

De mémoire de tour-opérateur, le voyage n'a jamais connu une crise aussi grave que celle qui sévit actuellement. « La visibilité est proche de zéro. On engrange encore des réservations pour les vacances de Pâques alors que l'on devrait être en train de vendre l'ét頻, se plaint Cédric Gobillard, directeur général de Look Voyages. Ce dernier affiche pourtant une performance honorable, ses ventes étant stables par rapport à l'an passé. Mais ce n'est pas assez pour sauver ses marges, puisque Look Voyages a augmenté ses capacités de 11 % pour l'été 2008. Son concurrent Fram avait décidé en février de réduire son exposition de 8 % pour l'été. Mais cela se révèle pour le moment insuffisant car, depuis le début de l'année, ses ventes accusent un retard d'environ 15 %. Toutefois, Antoine Cachin, le président du voyagiste toulousain, redevient optimiste. Depuis quelques semaines, il constate une reprise croissante des ventes. La deuxième semaine de mars affiche un recul limité à 2 % par rapport à la même période de 2008. En revanche, les habitudes des consommateurs semblent avoir durablement évolué vers des délais de réservation plus courts. « Les ventes sont enregistrées en moyenne deux mois avant le départ, au lieu de six mois auparavant », constate le responsable de Fram, tandis que, chez Marmara, une vente sur deux a lieu moins de trente jours avant le départ.l'arme des promotionsCe décalage soumet le modèle économique des tour-opérateurs à rude épreuve car ces derniers prennent, au début de chaque saison, des engagements financiers auprès des compagnies aériennes et des hôteliers. Ils peuvent décider de les réduire en cours de saison. Mais plus la date d'échéance se rapproche, plus les pénalités sont fortes. En rendant trop tôt des places d'avion et des chambres d'hôtel, un voyagiste risque de ne pas pouvoir faire face à la demande de dernière minute. Les nerfs des décideurs du secteur sont donc sous pression. Si bien que les voyagistes sont de plus en plus tentés d'utiliser l'arme des promotions pour convaincre les clients.Marmara affirme ne pas faire plus de promotions que l'an passé. Ce spécialiste du low-cost constate une recherche croissante d'un bon rapport qualité-prix. « La demande se tourne vers les hôtels-clubs labélisés tout compris au détriment des hôtels classiques », constate Florian Vighier, directeur de l'exploitation chez Marmara. Héléna Dupuy« La demande se tourne vers les hôtels clubs- labélisés tout compris au détriment des hôtels classiques. »
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.