Les acteurs du luxe débutent bien l'année boursière

La Bourse est parfois le théâtre de faits pour le moins paradoxaux. Tiffany est venu, hier, clôturer la salve des publications de résultats annuels des plus grands groupes de luxe mondiaux en annonçant une chute de plus de 75 % de ses profits au quatrième trimestre. Mais parce que les analystes s'attendaient à pire, l'action, cotée à New York, s'est envolée de 15 % à la mi-séance de lundi. D'une manière générale, on constate que les sociétés du secteur devancent les principaux indices boursiers. À Paris, LVMH et PPR ont intégré le quinté de tête des seules valeurs du CAC 40 à s'inscrire en hausse depuis début janvier. Autre exemple : Swatch Group voit son cours juste à l'équilibre sur la même période quand le DJ Stoxx 600 abandonne 13 %. Les investisseurs miseraient-ils déjà sur la capacité de rebond des grandes marques de luxe au moment où la reprise semble poindre son nez ? On peut se poser la question. Surtout si l'on se penche sur l'actualité récente et sur les rumeurs prêtant à des fonds souverains comme CIC (China Investment Corp) un certain intérêt pour le secteur. l'atout de la notoriétéEn tout cas, cela n'étonnerait pas Caroline Reyl, gérante du fonds Pictet Premium Brands. Et d'argumenter : « Le secteur affiche des niveaux de valorisation historiquement bas, avec des PER moyens oscillant entre 10 et 11 contre une moyenne de 20 au cours des dix dernières années. » À une nuance près. Dans une note datée du 23 mars, les équipes de HBSC évoquent « l'évidence d'une plus grande exposition des horlogers et joailliers aux effets de cycles que les fabricants de sacs à main et d'accessoires ». Un avis partagé par Caroline Reyl qui ajoute que « dans un environnement en crise marqué par un effondrement de la demande, les marques les plus fortes et bénéficiant d'une notoriété historique importante seront celles qui s'en tireront le mieux ». Et de citer, à titre d'illustration, Louis Vuitton qui a « fait état d'une croissance à deux chiffres au quatrième trimestre et a affirmé que la tendance restait bonne sur les deux premiers mois de l'année ». Sachant que « les indicateurs fournis par Hermès sont également positifs ». Malgré cela, la visibilité reste faible. Notamment parce que la plupart des professionnels disent souffrir auprès de leurs revendeurs qui, parfois, ne disposent pas de liquidités suffisantes pour reconstituer leurs stocks. Dans ce contexte, la foire de Bâle, qui aura lieu fin mars, devrait fournir des indicateurs de tendances, et donc de valorisation, à suivre de près.
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