La France veut renforcer ses parts de marché au Pakistan

commerceTendre la main et remporter des parts de marché. C'est la mission d'Anne-Marie Idrac, la secrétaire d'État au Commerce extérieur, qui achève aujourd'hui une visite de deux jours au Pakistan. « La France veut aider la démocratie au Pakistan. Nous voulons contribuer à créer de la croissance. Le Pakistan a des besoins dans les transports, le traitement de l'eau, l'agroalimentaire et l'énergie, des domaines dans lesquelles nos entreprises ont des choses à offrir », a-t-elle expliqué hier. Avant la venue de Nicolas Sarkozy programmée d'ici à la fin de l'année, la secrétaire d'État est donc venue préparer le terrain pour la signature de contrats et d'un accord commercial. Plusieurs entreprises françaises l'ont accompagnée : Carrefour, Corus Rail, GE France, Geismar, Veolia, Total et Vinci.La France espère remporter des parts de marché dans le traitement de l'eau. Veolia et Vinci sont sur les rangs pour construire des stations d'épuration à Lahore et Faisalabad, dans le sud du pays. Autre secteur clé dans lequel GE France pourrait investir : l'énergie. Dans un pays où les coupures de courant durent plusieurs heures par jour, les besoins en électricité sont énormes. Il manque au moins 4.000 MW, ce qui perturbe l'activité économique. La production industrielle recule de 6,2 % alors qu'elle était en croissance de 5 % il y a un an.INSéCURITé LATENTEMais le Pakistan a une mauvaise image auprès des investisseurs. D'abord, à cause de l'insécurité : depuis le début de l'année, les attentats ont fait plus de 600 morts. « C'est possible de travailler ici », nuance toutefois Daniel Penco, le directeur français de l'hypermarché Hyper-star de Lahore. Ce magasin de 8.500 m2 a été ouvert par Majid Al Futthaim, le franchisé du groupe Carrefour au Moyen-Orient. Le groupe a de l'ambition puisqu'il projette d'ouvrir 10 hypermarchés d'ici cinq ans au Pakistan. Mais, pour des raisons de sécurité, il n'a pas donné le nom de Carrefour à son enseigne. « Je dois prendre quelques précautions : je fais attention à ne pas toujours sortir aux mêmes heures et à changer mes itinéraires. Et il faut éviter d'aller dans certaines régions comme le Nord-Ouest. Mais je n'ai pas de garde du corps », ajoute Daniel Penco.Ensuite, la conjoncture économique n'est pas bonne. Au bord de la banqueroute, les autorités ont dû solliciter un prêt de 7,6 milliards de dollars auprès du FMI le 23 novembre 2008. Et le Pakistan n'échappe pas à la crise mondiale : l'an passé, le taux de croissance n'a pas dépassé 2 % et, cette année, les experts tablent sur 1,2 % à 2,5 % de croissance.Emmanuel Derville, à Islamabad
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