Défiance des investisseurs, marchés en berne depuis deux mois, conjoncture en manque d'horizon... Dans le marasme dans lequel baignent actuellement les marchés d'actions, les rares bonnes nouvelles provenant des entreprises peuvent prendre rapidement l'allure d'un véritable miracle, encensé sans retenue par les investisseurs. C'est ce qui s'est produit hier pour Essilor suite à la publication de son chiffre d'affaires trimestriel. Le titre du premier fabricant mondial de verres ophtalmiques s'est adjugé 14,01 % à 31,54 euros.Pourtant il ne s'agit que d'un chiffre d'affaires en hausse de 4,7 % à 757,6 millions d'euros sur le troisième trimestre. Seulement, avec une croissance organique de 5,5 % sur la période et de 5,4 % sur neuf mois, Essilor fait la preuve de sa capacité de résistance dans un contexte de ralentissement économique - pour ne pas parler de récession - en Europe comme aux États-Unis. Et encore, même sur ce dernier marché où tant le groupe que les spécialistes s'attendaient à un coup de frein, l'activité progresse à périmètre et taux de change constant, de 6,3 %.Les investisseurs ont été particulièrement sensibles aux commentaires d'Essilor sur ses perspectives. En réitérant son objectif de croissance organique d'au moins 5 % pour cette année et surtout en prévoyant 5 % à 5,5 % pour l'an prochain, Essilor a clairement rassuré le marché. " C'est l'un des seuls aujourd'hui à offrir une telle visibilité à moyen terme, ce qui se paie cher dans un contexte aussi maussade qu'aujourd'hui ", souligne Claire Deray.BONNE TRESORERIEL'analyste de chez Fortis ajoute à cela que si le groupe devrait terminer l'exercice légèrement endetté du fait de sa politique de rachat d'actions, il n'a pas de véritable problème de trésorerie, ce qui est aussi un atout. " Au final, toutes les thématiques qui font actuellement peur aux investisseurs ne se retrouvent pas dans le dossier Essilor ", conclut-elle. Si Essilor avait un temps perdu de sa superbe défensive auprès des investisseurs, il sembledésormais avoir regagné quelquesgalons.

latribune.fr

05 Nov 2008, 10:33

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