Rhodia suspendu au cours des crédits CO2

« La valorisation des CER (« certified emission reduction ») doit être considérée comme une activité à part entière. » Lors de la présentation de ses résultats annuels fin février, Jean-Pierre Clamadieu, le PDG de Rhodia, répétait haut et fort, à qui voulait bien encore l'entendre, l'intérêt stratégique de la gestion des crédits carbone. On peut le comprendre. Jamais le chimiste n'aura eu autant besoin de cette branche pour faire face à la fragilisation de son métier historique dans un environnement conjoncturel dégradé. À tel point que l'action, qui a déjà perdu plus des trois quarts de sa valeur depuis le début de l'année, aurait, sans cela, été reléguée au rang de « penny stock ». Du moins si l'on en croit les calculs des analystes d'Oddo.Selon eux, le pôle chimie serait valorisé à seulement 1 euro par action alors que le titre cote environ 5 euros à la Bourse de Paris. Les experts intègrent, notamment dans leurs calculs, une chute de 14 % des volumes pour la branche polyamide en 2009. Cette dernière est principalement exposée à des secteurs cycliques tels que l'automobile, le textile, l'électronique ou encore la construction, et constitue 40 % des facturations. La tendance devrait également être baissière pour les produits à base de silice (- 4 %). Au total, les spécialistes anticipent une contribution négative des activités de chimie (- 100 millions d'euros) aux flux de trésorerie attendus cette année et légèrement positive (8 millions d'euros) pour 2009. À titre de comparaison, cette branche avait ramené 29 millions d'euros de trésorerie supplémentaire en 2007.éviter le pireEn clair, Rhodia devra essentiellement se reposer sur la génération de liquidités générées par l'activité des crédits CO2 pour honorer l'échéancier de son imposante dette. Celle-ci pourrait s'élever à 1,25 milliard d'euros au 31 décembre prochain. Et cela pour une situation de fonds propres (? 285 millions d'euros) pour le moins délicate. Le chimiste n'a donc plus qu'à espérer que les prix des crédits carbone se maintiennent à des niveaux suffisants pour éviter le pire. Fabio Marquetty
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