Beaucoup d'acheteurs pour peu de vendeurs sur le marché secondaire du « private equity » (capital-investissement). C'est ce qui ressort en substance de la dernière étude du cabinet Preqin. Pour rappel, le marché secondaire permet aux investisseurs présents dans les fonds d'investissement de céder leurs parts.La conclusion de l'étude est surprenante, voire paradoxale. Car depuis février, les fonds annoncent les uns après les autres des dépréciations à deux chiffres de leur portefeuille d'actifs. KKR Private Equity Investors, et Candover ont respectivement enregistré en 2008 des dépréciations de 47,5 % et de 50,3 % de leur portefeuille.Autant de pertes de valeur pour les investisseurs de ces fonds, dont une partie cherche actuellement à se désengager afin de limiter la casse. Pourtant, d'après Preqin, ils sont seulement 10 % à envisager de le faire contre 43 % à vouloir acheter les parts d'autres investisseurs. un marché imparfait« Il faudrait ajouter un zéro à ce chiffre de ?10 %?, tranche Antoine Dréan, associé de Triago, spécialiste des transactions sur le marché secondaire. Tous les investisseurs pensent à vendre mais peu acceptent de le dire. » Si nombre d'investisseurs « pensent à vendre », il leur est souvent difficile de franchir le pas. Car certains actifs ont atteint une décote telle qu'ils doivent faire une croix sur une grosse partie de leur mise initiale. La décote oscille entre « ? 10 % et ? 90 % ». Cet écart est, certes, « justifié par la qualité de l'actif » mais répond aussi à « des facteurs qui n'ont rien de rationnel ». Des parts d'un même fonds peuvent ainsi être cédées « au même moment mais à des prix très différents » uniquement parce que « le vendeur ou le processus de vente n'est pas le même ». « Le marché reste très imparfait », conclut Antoine Dréan.Depuis 2007, les fonds d'investissement spécialisés sur le marché secondaire ont collecté 20,2 milliards de dollars. A. M.

latribune.fr

06 Avr 2009, 1:28

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