Arcelor tâte la température du bain

chronique des marchésIra, ira pas ? Après des semaines d'un suspense somme toute relatif, ArcelorMittal s'est finalement décidé hier à frapper à la porte du marché pour lever de l'argent frais. Au vu de la situation financière du groupe dont la dette nette culminait fin 2008 à 26,5 milliards de dollars, il ne faisait aucun doute qu'une telle opération se tramait en coulisse. Restait à savoir comment le géant mondial de la sidérurgie allait parvenir à ses fins sans trop de casse. Car la situation était à ce point critique que le « Financial Times » avait évoqué la semaine dernière une grande braderie des titres ArcelorMittal via une augmentation de capital réalisée avec une décote de 44 % ! Une hypothèse très vite écartée par l'intéressé qui s'est finalement tourné vers le marché obligataire. Avec une prudence semblant confiner à la paranoïa, le groupe a indiqué vouloir lancer une émission d'Océanes (obligations convertibles en actions nouvelles ou existantes) pour un montant de 750 millions d'euros, assortie d'un taux d'intérêt compris entre 7,25 % et 7,75 %. Une façon très habile de prendre la température du bain avant de s'y plonger plus franchement. Car, quelques heures plus tard, face à l'engouement suscité par l'opération (il faut dire que la valeur nominale des obligations fait ressortir une prime d'émission comprise entre 27 et 32 % par rapport au cours de référence retenu par les banques initiatrices), le groupe annonçait augmenter le montant de l'opération. De fait, les investisseurs se sont bousculés au portillon. Selon certaines sources, ils étaient dès la première heure plus d'une centaine à vouloir souscrire à l'offre, et la demande atteignait 3 milliards d'euros avant de grimper autour de 4 milliards quelques minutes plus tard. Face à cette affluence, le groupe a très vite porté l'émission à 1,1 milliard d'euros laissant entendre qu'elle pourrait même être portée à 1,25 milliard en cas d'exercice en totalité. Ceux qui n'auront pas été servis peuvent toutefois se consoler car cette opération, à valeur de test sur l'obligataire, laisse d'ores et déjà présager un tour de rattrapage. Gaël Vaut
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