Dernière ligne droite pour les européennes

Le 7 juin, la France comptera 72 sièges au Parlement européen. Six de moins qu'en 2004. Vendredi, 161 listes ont été déposées au ministère de l'Intérieur. Après d'ultimes vérifications, elles seront publiées en fin d'après-midi. Et la campagne officielle débutera, donnant un coup d'accélérateur à un scrutin qui, semble-t-il, ne passionne guère les Français. Un sondage CSA-« Le Parisien » publié hier indique que 54 % des personnes interrogées ont l'intention de s'abstenir, ou de voter blanc ou nul, un chiffre en progression de 3 points par rapport au mois d'avril. En 2004, 54,4 % des électeurs français s'étaient abstenus.Comme dans tous les pays européens, le scrutin est un test pour le pouvoir en place. En France, Nicolas Sarkozy vient de fêter ses deux ans à l'Élysée, dans un contexte social tendu par la crise. La dispersion des oppositions, du NPA d'Olivier Besancenot au Modem de François Bayrou, en passant par un Parti socialiste encore divisé, devrait permettre à l'UMP d'échapper à un « vote sanction » globalisé. Mais pas de pavoiser. Le parti majoritaire a certes fait la course en tête depuis le début de la campagne. Mais selon l'enquête CSA, l'UMP accuse un recul de 2 points par rapport à avril, passant de 28 % à 26 % des intentions de vote. Un score inférieur de 5 points à celui obtenu par Nicolas Sarkozy au premier tour de la présidentielle de 2007.L'UMP peut se rasséréner en constatant que le Parti socialiste est aussi en recul, passant de 22 % à 21 % des intentions de vote. Mais le Modem de François Bayrou progresse de 1 point, à 14 %, devant les listes Europe Écologie emmenées par Daniel Cohn-Bendit, qui perdent 1 point, à 9 %. Les autres petites listes (NPA, Front de gauche, Libertas, Front national) bénéficient du recul des « grands » partis.À l'UMP, il n'est donc pas question de se démobiliser. « Les sondages nous placent en tête, on va accélérer », explique Xavier Bertrand, le secrétaire général du parti sarkozyste, qui annonce une multiplication des meetings, de « nouveaux thèmes » et de « nouveaux documents » de campagne. Après la Turquie, les chefs de file de l'UMP devraient ainsi évoquer l'immigration lors d'un meeting jeudi à Lille. Dans la matinée, Nicolas Sarkozy aura réuni à l'Élysée les acteurs de la politique de sécurité.Argumentaire sécuritaireLa semaine dernière, le chef de l'État a appelé les dirigeants de l'UMP, les ministres et les candidats à réactiver l'argumentaire sécuritaire utilisé par la droite à chaque campagne électorale. « Mobilisez notre électorat et moi, je démobilise le leur », leur a lancé le chef de l'État, sur fond de rumeurs sur l'entrée de l'ex-socialiste Claude Allègre dans le gouvernement remanié de l'après-européennes. Nicolas Sarkozy n'interviendra toutefois plus directement dans la campagne. Il a abandonné son idée d'un meeting commun avec Angela Merkel à Paris, après celui tenu début mai à Berlin. n Lire aussi pages 8 et 23.
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