La crise qui a frappé la Russie a connu plusieurs étapes. D'abord, la chute du rouble a provoqué une ruée de la classe moyenne supérieure sur les valeurs refuges comme la joaillerie, et en particulier sur les diamants. « Les ventes ont bondi de 90 % à l'automne 2008, se souvient le patron d'un atelier de joaillerie. Mais aujourd'hui, elles sont retombées à 30 % en dessous de leur niveau de juin dernier. »Le marché de l'immobilier moscovite est, lui, en pleine déconfiture, surtout en classe « premium », avec des prix en chute de 30 % malgré la raréfaction artificielle de l'offre. La haute couture n'est pas mieux lotie. Dans son magasin de lingerie où les maillots de bain démarrent à 250 euros pièce, Elena Kouznetsova s'ennuie. Des heures qu'aucune cliente n'est entrée dans la boutique, située au 3e étage d'un centre commercial huppé du centre de la capitale. « calme plat »« C'est le calme plat depuis janvier. On ne sait pas quoi faire pour vendre cette collection, les clients ne viennent tout simplement plus. » Pourtant, la vendeuse est persuadée que l'argent continue de couler à flot. « Le problème, c'est que les super-riches n'achètent pas à Moscou. Ces dames font leurs courses à Milan, Paris, Londres car elles veulent quelque chose d'exclusif hors de portée de leurs amies moins chanceuses. » Même constat chez Lamborghini, qui vient de signaler à son revendeur Mercury, numéro un du grand luxe en Russie, sa profonde insatisfaction côté ventes et son intention de mettre fin au partenariat. Car la vraie grande frime, uniquement accessible aux super-riches, c'est d'exhiber son bolide entre les inabordables villas monégasques, et non pas entre les datchas russes reliées par des chaussées cabossées. Emmanuel Grynszpan, à Moscou-30% C'est la chute des ventes dans la joaillerie par rapport à juin 2008.

latribune.fr

07 Juill 2009, 1:46

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