Les actionnaires de Fortis aux Pays-Bas confortés

La chambre de commerce du tribunal d'Amsterdam a approuvé hier une demande des actionnaires néerlandais de Fortis, une semaine après qu'un tribunal Bruxellois eut rejeté la demande d'actionnaires belges de suspendre la vente de Fortis en Belgique à BNP Paribas. La décision d'hier, qui a été précédée d'une suspension de cotation de la société, concernait une demande d'enquête sur la gestion de sa direction à partir de mai 2007, et sur sa nationalisation par l'État néerlandais. Les actionnaires ont donc obtenu gain de cause. Représentés par l'influente Association des actionnaires néerlandais (VEB), petits porteurs et investisseurs institutionnels, avaient demandé l'ouverture d'une enquête sur la gestion de Fortis estimant que la direction n'avait pas consulté ses actionnaires, avant d'accepter la nationalisation de ses opérations néerlandaises, le 4 octobre, à hauteur de 16,8 milliards d'euros. La décision de la chambre de commerce ne remet néanmoins pas en cause la nationalisation en tant que telle.Le principal défiWouter Bos, le ministre des Finances néerlandais, avait annoncé le 21 novembre la fusion de Fortis et ABN-Amro, dans le cadre d'une nationalisation qui s'annonce moins temporaire que prévu. La nouvelle entité ne sera pas vendue avant 2011, a indiqué le ministre. L'État néerlandais reprend ainsi le contrôle d'ABN-Amro, deuxième banque néerlandaise et la plus ancienne du pays. Le principal défi, pour le ministre, consiste désormais à « reconstruire le réseau international d'ABN-Amro ». Ce réseau, tissé dans 60 pays, a été cédé en octobre 2007 à Banco Santander et à Royal Bank of Scotland. Fortis, de son côté, avait alors acquis les opérations néerlandaises d'ABN-Amro (22.000 salariés), pour 24 milliards d'euros. Selon Jeroen Smit, auteur de « la Proie », un livre récent sur la chute d'ABN-Amro, l'État néerlandais devra débourser entre 5 et 6 milliards d'euros s'il veut doter la banque d'un réseau international. Avant tout, il faudra procéder à l'intégration de Fortis et ABN-Amro, un processus complexe. Le gouvernement entend par ailleurs annuler la vente, négociée par Fortis en juillet mais pas encore avalisée par la Commission européenne, de 10 % des opérations d'ABN-Amro à Deutsche Bank. La transaction, d'un montant de 709 millions d'euros, devait porter sur des opérations de banque d'affaires aux Pays-Bas comptant 1.400 salariés, 35.000 clients commerciaux et 8.000 clients particuliers.
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