Philippe Crouzet prend la tête de Vallourec

C'est une transition en douceur qu'a annoncée hier Vallourec, le leader mondial des tubes en acier sans soudure. Pierre Verluca, le président du directoire, a eu 65 ans le 22 janvier et son mandat prend fin en juin prochain. « Nous avions décidé ensemble depuis plusieurs mois que la meilleure date pour la nomination de son successeur serait la présentation des résultats 2008 », explique Jean-Paul Parayre, le président du conseil de surveillance du groupe. Pour lui succéder, le conseil a choisi Philippe Crouzet, actuel directeur général adjoint et directeur général du pôle distribution bâtiment de Saint-Gobain.Cet énarque de 52 ans, major de sa promotion, est entré chez Saint-Gobain en 1986, après cinq ans au Conseil d'État. Jean-Louis Beffa lui a fait faire le parcours du combattant réservé aux meilleurs éléments du groupe, lui confiant la direction des Papeteries de Condat, puis la responsabilité des activités en Espagne et au Portugal, avant de lui faire piloter plusieurs branches clés du groupe, ainsi que les finances. En 2004, Philippe Crouzet figure donc parmi les quatre prétendants potentiels à la succession du patron de Saint-Gobain, aux côtés de Pierre-André de Chalendar, de Jacques Aschenbroich et de Christian Streiff. C'est ce dernier qui sera alors distingué et nommé directeur général délégué. Quelques mois plus tard, Jean-Louis Beffa se ravisera et adoubera finalement Pierre-André de Chalendar comme dauphin. Beau joueur, Philippe Crouzet assure avoir accepté ce choix. « Je suis resté chez Saint-Gobain et je n'ai pas mis le nez à la fenêtre », explique-t-il. C'est Jean-Paul Parayre qui est venu le chercher. D'abord comme administrateur, en avril 2008. Puis comme patron. « Je cherchais un manager industriel qui ait une communauté de culture et de valeurs avec Vallourec, explique le président du conseil. Philippe va aider Vallourec à tirer parti de sa taille. Il fait partie de ces hommes qui ont connu des crises, celle de l'amiante par exemple, et qui les ont surmontées. »transition difficileCette expérience, Philippe Crouzet en aura besoin. Vallourec a bien résisté au quatrième trimestre 2008, avec un chiffre d'affaires de 1,82 milliard d'euros, en hausse de 11,8 %, et un résultat d'exploitation en progression de 12,1 %, à 492 millions. Mais les perspectives s'assombrissent et certains marchés souffrent. L'automobile, qui ne représente plus que 5,7 % des ventes en 2008, a vu son chiffre d'affaires quasiment divisé par deux au quatrième trimestre. Dans l'activité pétrole et gaz, restée en pleine forme fin 2008, le groupe note un fort « attentisme des clients ». Pour le premier trimestre 2009, il anticipe une baisse du chiffre d'affaires, limitée à 5 % par rapport à la même période de 2008 mais il espère maintenir sa marge d'exploitation grâce à des prix élevés.
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