Le patron d'Accor sous la pression de la crise et de ses actionnaires

Nous lançons un plan de bataille 2010 puisque nous sommes en guerre ! » a annoncé Gilles Pélisson hier. Le responsable d'Accor évoquait ainsi la conjoncture économique particulièrement défavorable plutôt que la tenue de son dernier conseil d'administration qui l'a porté de la direction générale à la présidence du groupe. Une nomination qui a entraîné les démissions du conseil d'administration de Serge Weinberg, ainsi que des banquiers historiques d'Accor, Caisse des dépôts et consignations (qui détient 8 % du capital d'Accor) et BNP Paribas qui l'avaient imposé à ce poste trois ans plus tôt. La tutelle des banquiers cède la place à celle du pacte composé du fonds d'investissement américain Colony et de la société d'investissement Eurazeo, qui détient de concert 30 % du capital d'Accor. Gilles Pélisson s'est félicité hier de l'émergence de ce nouvel « actionnaire de référence » à la faveur d'un renforcement de Colony de 10 à 20 % durant le seul mois de janvier. Un conseil resserréCes deux partenaires occupent déjà trois sièges au conseil d'administration et ils en demanderont un supplémentaire à la prochaine assemblée des actionnaires en mai (en la personne de Virginie Morgon). Leur poids sera incontournable dans un conseil resserré, passant de 17 à 13 sièges au maximum. Gilles Pélisson n'a pas le droit de décevoir ses nouveaux partenaires alors que Colony a déjà à son palmarès depuis trois ans le départ de plusieurs présidents : le prédécesseur de Gilles Pélisson, le président de Carrefour et celui du PSG. Un challenge difficile dans un contexte économique défavorable. Le bénéfice net 2008 a été conforme aux prévisions malgré un recul de 34,9 %, à 575 millions d'euros, en raison d'un niveau moindre de plus-values des cessions. Mais 2009 s'ouvre sous des auspices moins favorables. Et Accor ne pourra pas se montrer aussi généreux avec ses actionnaires que durant ces dernières années où 2,5 milliards d'euros avaient été redistribués grâce aux ventes d'actifs non stratégiques et de cessions de murs d'hôtels.« Les marchés immobiliers sont quasiment fermés », a expliqué Gilles Pélisson. Le dernier programme de rachat de ses propres actions de 400 millions d'euros est interrompu alors qu'il n'a été réalisé qu'à hauteur de 60 millions d'euros. Pour 2009, l'heure est aux économies : baisse de 100 millions des coûts marketing, rénovations réduites de 150 millions à 365 millions d'euros, et baisse de 100 millions des investissements de développements ramenés à 400 millions. Le groupe Accor fournit toutefois un important effort en maintenant son dividende à 1,65 euro par action au titre de 2008, soit un montant total de 363 millions d'euros (payable aussi en titres si les actionnaires le souhaitent) qui représente 60 % du bénéfice.
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