C'est à un anniversaire peu glorieux qu'a assisté hier le président coréen Lee. Un an après son arrivée au pouvoir, son pays englué comme tant d'autres dans la crise économique a vu sa devise s'effondrer de près de 40 % ? 25 % en 2008 et 16 % cette année ? face au dollar, au même titre que son marché boursier. Face à un tel constat, le nouveau ministre des Finances, en poste depuis un mois, n'a eu d'autre choix que celui de rassurer. contexte de rebondS'agissant de la stratégie à suivre vis-à-vis de la devise, il s'est ainsi livré hier à un discours de rupture par rapport à la politique de son prédécesseur, en laissant entendre qu'il fallait mettre fin aux dépenses massives en vue de soutenir le won. « La chute de notre devise n'est pas forcément négative, a-t-il déclaré. Si elle est mise à profit, elle peut même constituer le moteur de croissance de nos exportations. » En parallèle, le ministre a également annoncé le lancement d'un plan d'aide aux banques. À cette fin, un fonds garanti par l'État ? qui devrait être doté d'environ 20.000 milliards de wons (soit 13 milliards de dollars) ? sera utilisé dès le mois prochain pour racheter les obligations subordonnées et les dettes hybrides des banques. Neuf établissements dont les trois plus importants ? Kookmin, Woori et Shinhan ? devraient d'ores et déjà utiliser jusqu'à 2.000 milliards de wons chacun. Si, dans le contexte de rebond à Wall Street, ces annonces ont contribué à soutenir les actions locales (+ 0,3 %) et la devise (+ 0,7%), elles n'ont toutefois pas complètement convaincu. Comme le rappelle un analyste crédit de Fitch, basé à Séoul, « les créances douteuses constituent une menace bien plus grande pour les banques coréennes que leur dette en monnaie étrangère. C'est un problème bien plus long à régler que celui de la liquidité. » De ce point de vue, assène-t-il, « le fonds risque de ne pas être suffisant ». Marjorie Bertouille

latribune.fr

10 Mars 2009, 1:35

Partager :