La City entend survivre à la crise

L'impressionnant décorum du discours se voulait un symbole de confiance. Le splendide Vintner's Hall, un bâtiment vieux de six siècles appartenant à une guilde de la City, a brûlé lors du grand incendie de Londres en 1666, avant d'être magnifiquement reconstruit. « La City a survécu à de nombreuses crises et celle-ci n'est pas une exception », estime Ian Luder, le « Lord Mayor », le plus haut représentant du centre financier britannique. Dans un discours à destination de la presse étrangère, hier, il a fait valoir que la tempête financière et la fin de la régulation « light touch » ne signifiaient pas la mort du centre financier. « L'année a été difficile, mais nous entamons un nouveau chapitre », estime-t-il.Pourtant, les pertes d'emplois n'en finissent pas : sur 350.000 personnes travaillant dans le « Square Mile » au pic de mi-2007, il en reste environ 300.000 actuellement et cela devrait se stabiliser vers 270.000. Mais les golden boys veulent croire que les problèmes ne sont que passagers. poursuite de l'innovation« La City ne reviendra pas à son pic avant longtemps, mais elle y reviendra », estime Simon Gleeson, avocat d'affaires au cabinet Clifford Chance. Un optimisme partagé par Dawid Konotey-Ahulu, ancien de Merrill Lynch et cofondateur d'une société de conseil en gestion des risques : « L'innovation financière va continuer, la technologie la rendant possible. » Concrètement, la City espère que la disparition d'une partie des banquiers d'affaires sera compensée par l'émergence de nouveaux métiers. L'un des exemples se trouve dans la finance islamique, pour laquelle Londres est devenu l'un des principaux centres internationaux en quelques années. Gatehouse Bank, une banque islamique, a été créée à Londres en 2007 : « Nous avons choisi de nous installer ici parce qu'il y existe une longue histoire de développement de nouveaux produits », explique Richard Thomas, son président. Une autre source de croissance possible vient des échanges de quotas de CO2, pour lesquels Londres est le principal centre mondial. Mais, pour l'instant, ces relais de croissance sont minuscules. La finance islamique emploie par exemple moins de 2.000 personnes, soit 0,6 % de la City. Le retour aux années folles reste encore très lointain. Éric Albert, à Londres.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.