La croissance des génériques ralentit

harmacieDIX ANS APRèS leur apparition, les médicaments génériques ont trouvé leur place dans les armoires à pharmacie des Français. Ces « copies » de produits dont le brevet a expiré, destinées à faire faire des économies à l'assurance-maladie, représentent aujourd'hui une boîte de médicaments remboursée sur cinq et 10 % des ventes en valeur (2 milliards d'euros). Mais cette dynamique ralentit : en 2008, le marché s'est accru de 7 %, contre 12 % un an plus tôt. « La tendance s'accentue en 2009 : à fin mai, la hausse n'est que de 4,7 % », a souligné hier Pascal Brière, président du Gemme (syndicat de la profession) et du génériqueur Biogaran lors d'un déplacement à l'usine du sous-traitant Delpharm, à Évreux.Plusieurs raisons à ce tassement. La substitution des génériques aux médicaments traditionnels a atteint un « taux record », qui ne sera pas dépassé selon Pascal Brière. Dans 75 % des cas, les pharmaciens donnent au patient le générique du médicament inscrit sur l'ordonnance. Les fabricants invoquent aussi les baisses de prix demandées par les autorités : « Depuis janvier 2009, le prix d'un générique doit être inférieur de 55 % à celui de son médicament de référence, contre 50 % auparavant. Une nouvelle baisse de 7 % intervient au bout de dix-huit mois », indique Pascal Brière. Par ailleurs, « sur 1.018 molécules remboursées, seules 405 sont génériquées », a souligné Anne Baille, vice-présidente des affaires médicales au Gemme. Certaines classes thérapeutiques, comme les médicaments en spray, attendent encore d'être génériquées. La manière de prouver l'équivalence avec un médicament traditionnel n'a pas encore été définie. En revanche, la profession vient d'obtenir le droit de « copier » des crèmes et le premier patch générique (issus d'un médicament de Janssen-Cilag) vient d'être produit par Ratiopharm et Winthrop, la marque générique de Sanofi. « Six autres laboratoires attendent une autorisation », détaille Pascal Brière.un enjeu de tailleLe Gemme a aussi confirmé être en discussion avec les autorités de santé, pour permettre aux façonniers (les sous-traitants de la pharmacie) de produire des stocks de génériques avant l'expiration du brevet d'un médicament, afin de retenir la production en France (voir « La Tribune » du 24 juin). L'enjeu est de taille. « D'ici 2012, près de 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires vont devenir accessibles aux génériques », selon Pascal Brière. Une opportunité aussi pour les façonniers, qui comptent mettre en avant leur poids dans les négociations : ils emploient un tiers des 35.000 salariés de l'industrie pharmaceutique en France. AUDREY TONNELIER, à EVREUX
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.