On les croyait plus résistants que leurs concurrents européens. Mais les constructeurs automobiles japonais ont vu leur production s'effondrer littéralement en novembre. La mévente au Japon joue certes son rôle. Les immatriculations (hors minivéhicules) y ont en effet chuté de 27 % le mois dernier, soit le plus mauvais score depuis 1969. Et les ventes pourraient atteindre en 2009 leur plus bas niveau depuis trente et un ans.Mais le plongeon des principaux débouchés mondiaux, notamment aux États-Unis, n'arrange rien. Au contraire. Chez Nissan, la production a plongé de 36 % au Japon et de 32,5 % à l'étranger, le mois dernier. Les exportations à partir des usines de l'archipel se sont repliées de leur côté de 30 %, voire de moitié pour les véhicules à destination des États-Unis.Les volumes de fabrication de Toyota (y compris Lexus, Hino, Daihatsu) ont reculé de 24 % au Japon et de 26 % à l'étranger, le mois dernier. Honda tire mieux son épingle du jeu. Il n'empêche. Sa production au Japon a quand même fléchi de 4 %, avec des exportations en déclin de 11 %. Ses sites étrangers ont diminué de 13 % leurs cadences.suppressions de postesLes douze constructeurs japonais comptent produire cette année 1,9 million de véhicules de moins que prévu. Nissan a ainsi indiqué à la mi-décembre qu'il réduirait à nouveau sa production au Japon, de 78.000 unités entre janvier et mars 2009. Le constructeur tokyoïte a par ailleurs annoncé 500 nouvelles suppressions de postes, qui s'ajoutent aux 3.500 déjà envisagées. Les groupes nippons diminuent également leurs investissements. Toyota et Honda ont notamment annoncé des reports de dépenses, en particulier industrielles. Toyota sursoit à la mise en route de son nouveau site américain. Nissan réduit quant à lui le nombre de variantes dans sa future gamme de produits.Mais ces mesures ne suffisent pas. Et Toyota a dû reconnaître en début de semaine qu'il afficherait une perte d'exploitation de 150 milliards de yens (1,2 milliard d'euros) sur l'actuel exercice fiscal qui s'achèvera fin mars 2009. Du jamais vu depuis soixante-dix ans. Honda a prévu pour sa part une contraction de 80 % de son résultat net de l'année à 185 milliards de yens (1,5 milliard d'euros).Les fournisseurs sont aussi touchés à leur tour. Le manufacturier Bridgestone a abaissé de plus de 80 % sa prévision de bénéfice net pour l'année fiscale, à 12 milliards de yens (95 millions d'euros). Alain-Gabriel Verdevoye

latribune.fr

08 Jan 2009, 1:29

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