La France durement touchée

La Banque de France et le ministère de l'Économie se veulent rassurants : le système bancaire français n'est pas « à l'abri » mais il reste « solide ». Depuis un an et demi, les autorités françaises tentent, parfois avec maladresse, de minimiser l'impact de la tempête financière sur nos banques. Mais les chiffres sont têtus et la facture se révèle, trimestre après trimestre, particulièrement lourde. Au troisième trimestre, les provisions et pertes s'élèvent déjà à 25 milliards d'euros (y compris la fraude de la Société Générale), ce qui représente près de 15 % des fonds propres. La faillite de la banque Lehman, dont Bercy estimait les conséquences limitées pour les banques françaises, a coûté à elle seule quelque 2,6 milliards d'euros. Et le quatrième trimestre s'annonce calamiteux.BNP Paribas, qui avait pourtant bien résisté au choc jusqu'ici, a reconnu des pertes (résultat net avant impôt) de 1,6 milliard sur la banque d'investissement en octobre et novembre, dont 350 millions dans l'affaire Madoff. Et Natixis, déjà très éprouvée, a annoncé 500 millions de pertes sur ses activités de marché en octobre et 450 millions sur les fonds Madoff.Crédit Agricole en têteMême si les ratios de solvabilité des banques restent bien supérieurs aux normes réglementaires, c'est donc avec un certain soulagement que l'État a débloqué sa première tranche de 10,5 milliards d'euros, prévue par le plan de sauvetage annoncé en octobre, pour renforcer les fonds propres (l'équivalent de 50 points de base pour chacune des six banques concernées). Et la deuxième tranche, d'un même montant, devrait être mobilisée dès janvier.Ce sont les banques mutualistes qui payent le plus lourd tribut. Arrivées plus tardivement sur les métiers de banque d'investissement, elles ont dû recruter à prix d'or des équipes relativement autonomes qu'elles n'ont pas su contrôler.Proportionnellement à la taille de leur bilan, ce sont la banque franco-belge Dexia, nationalisée de fait, et Natixis, filiale commune des Caisses d'Épargne et des Banques populaires, qui essuient les plus lourdes pertes. En montant absolu, le Crédit Agricole tient la première place avec 6,5 milliards de pertes et provisions. Demain, c'est promis, les banques seront moins gourmandes de produits sophistiqués, vont réduire la voilure de la banque d'investissement et profiter pleinement de la hausse des marges d'intermédiation sur les crédits. E. B. ++BSD ++PasSupprimerBalise balise systèmene pas supprimer++BSF ++
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