Le gouvernement ne veut voir qu'un seul plan de relance

Le Fonds monétaire international appelle à intensifier l'effort de relance en direction de la demande pour éviter que la récession se transforme en Grande Dépression. Après un premier plan de 31 milliards d'euros, l'Allemagne prépare tout à fait officiellement un deuxième plan de relance de 25 milliards d'euros pour janvier. Barack Obama a déjà prévenu qu'à peine installé à la Maison-Blanche il mettrait sur les rails un nouveau plan de soutien à l'économie. Mais, en France, la ligne du gouvernement pourrait tenir dans la formule fameuse : « Y penser toujours, n'en parler jamais. » « Pas de plan B », selon Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement.« Avant de penser à un deuxième plan de relance, il faut réussir celui qu'on met en ?uvre », souligne Patrick Devedjian, ministre chargé de la mise en ?uvre du premier paquet de 26 milliards d'euros dévoilé par Nicolas Sarkozy le 4 décembre. Mais voilà que le chef de l'État annonce lui-même mercredi au Brésil un nouveau dispositif pour l'industrie automobile française, et ce avant la fin janvier. Et les rumeurs reprennent de plus belle sur l'élaboration d'une « relance 2 » centrée sur la consommation.« Attendons d'abord de constater les premiers effets des premières mesures avant d'en imaginer d'autres », explique-t-on dans l'entourage de la ministre de l'Économie, Christine Lagarde. Une attitude qui ne laisse toutefois pas place à l'inaction.« Avec un peu de bon sens, on peut imaginer trois hypothèses. En cas de grogne sociale, il faudra vite réfléchir à des mesures destinées à soutenir le pouvoir d'achat. C'est la première hypothèse. La seconde repose sur un effondrement global de l'économie. Face à cette situation critique, le gouvernement devra agir à nouveau massivement. La troisième hypothèse consisterait à soutenir ponctuellement des secteurs n'arrivant pas à sortir la tête de l'eau. Tel est le sens des actions annoncées mercredi en faveur de l'automobile », ajoute un autre conseiller de Bercy.dispositif muscléLe problème est comme d'habitude autant politique qu'économique. Avec le plan de relance du 4 décembre, le gouvernement Fillon a d'abord voulu miser sur l'investissement plutôt que sur le pouvoir d'achat, ce que l'opposition de gauche a durement critiqué. « Sortir un attirail pour la consommation dès janvier reviendrait à admettre que le premier dispositif était bancal », souligne un élu UMP. Le plan de relance sera soumis aux députés le 6 janvier. D'ores et déjà plusieurs voix se sont élevées dans la majorité pour que le dispositif soit musclé. Ainsi Hervé Mariton, député de la Drôme, qui en tant que libéral avait salué les initiatives prises en faveur de l'offre, juge aujourd'hui que la demande ne doit pas être oubliée et préconise par exemple la création de « chèques consommation » pour les Français les plus modestes. Une recherche du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie montre que si la consommation des Français se maintient, celle des plus pauvres se contracte.
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