Quand le sol

chronique des marchésles analystes financiers se démènent pour rattraper leur retard. Presque impassibles jusqu'en octobre dernier, ils ont alors brusquement pris conscience de la réalité de la crise économique qui prenait le relais de la crise financière. Depuis lors, l'accélération des révisions de leurs prévisions ne se dément pas. Le consensus attendait encore des profits 2009 pour les valeurs de l'indice S&P 500 en hausse de 4,3 % au tout début du mois de janvier. Trois semaines plus tard, leurs estimations sont passées dans le rouge (? 5,4 %). Idem pour le quatrième trimestre 2008 : alors que le cinquième des recrues de l'indice (98 sur 500 sociétés) a déjà publié ses résultats, la prévision des analystes est passée d'un recul de 12,1 % à un effondrement de 32,1 %. On retrouve finalement l'écart entre les estimations initiales et les résultats effectivement publiés le décalage de 30 % que Jean-Luc Buchalet, président de Pythagore Gestion, a décelé à l'occasion de chaque rupture de cycle depuis la Seconde Guerre mondiale. Selon les données de Factset Estimates, les analystes ont révisé leurs prévisions de 30,9?% depuis leurs premières estimations réalisées en août 2007. Et pour les prévisions de la séquence des résultats 2009, la différence atteint déjà 41?%. L'ampleur de la crise pourrait encore accentuer ces révisions. Le recul de 9?% des chiffres d'affaires des sociétés américaines au quatrième trimestre 2008 nous plonge dans une situation inconnue en 2009. Pour la première fois depuis les années 1930, le PIB mondial devrait s'inscrire en baisse (en 1980 la croissance mondiale avait connu un étiage à + 0,2?%). Mais cette fois toutes les économies lâchent les unes après les autres. La résilience du PIB américain jusqu'à l'été n'a été rendue possible qu'avec le retard des pays émergents à tomber dans la récession alors que la glissade du dollar a amené les sociétés américaines a enregistrer au troisième trimestre un record d'activité en provenance de l'étranger (26 % selon Factset Estimates). Le rebond du dollar et la globalisation de la récession commencent donc tout juste à produire leurs effets. Christophe TricaudPour la première fois depuis les années 1930, le PIB mondial devrait s'inscrire en baisse.
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