Jack Lang réchauffe les relations avec Cuba

flash infoJack Lang devait rentrer ce matin à Paris, après une mission de six jours à Cuba. Dépêché à La Havane par l'Elysée en tant qu'« émissaire spécial », comme l'avait révélé « La Tribune » dans son édition du 10 janvier, l'ancien ministre socialiste a rencontré mercredi pendant près de cinq heures le président Raul Castro. « Nous avons abordé beaucoup de sujets, parmi lesquels les relations avec les états-Unis, la question de la levée de l'embargo, la décision récente de l'Union européenne de reprendre sa coopération avec Cuba, la situation des droits de l'homme et le rôle particulier de la France », confiait hier soir Jack Lang, joint par téléphone quelques heures avant de quitter La Havane. L'ancien ministre de la Culture a prévu de remettre rapidement un rapport au président de la République qui fera le bilan de sa visite et comprenant une « invitation orale » transmise par Raul Castro à l'intention du chef d'état français. « Je me réjouis personnellement du retour de la France en Amérique latine », a déclaré Jack Lang, qui rappelle que l'objectif de sa mission était « d'ouvrir la voie, en vue de la renaissance des relations franco-cubaines ». Si elle devait se concrétiser, une visite de Nicolas Sarkozy à Cuba serait historique : aucun dirigeant français ne s'est en effet rendu officiellement dans l'île communiste depuis la révolution de 1959, et la dernière rencontre bilatérale d'un dirigeant européen, l'Espagnol Felipe Gonzales, remonte à 1986. Le séjour de Jack Lang s'inscrit néanmoins dans le cadre de la normalisation des relations entre l'Union européenne et Cuba, confirmée par la visite la semaine dernière du chef de la diplomatie européenne. Autres signes d'ouverture, Cuba s'est aussi rapprochée des pays d'Amérique latine intégrant le Groupe de Rio.S'il n'a pas rencontré Fidel Castro, Jack Lang a demandé des nouvelles de l'ancien « leader maximo », aujourd'hui malade, à son frère Raul, qui a pris sa succession en juillet 2006 : le député français raconte que Fidel Castro, qu'il connaît bien, aurait demandé à son frère Raul peu avant sa rencontre avec Jack Lang de conseiller à ce dernier la lecture du discours de Barack Obama devant le Congrès cette semaine. Un discours à l'intonation progressiste, mettant l'accent sur l'éducation et la santé. Le nouveau président des états-Unis, qui s'est déjà déclaré favorable à un allégement de l'embargo en vigueur depuis 47 ans contre l'île, serait-il en passe de devenir un nouveau modèle pour les dirigeants de La Havane ? éric chol
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