Un statut à part depuis 1980

Si shenzhen concentre autant d'entreprises chinoises et internationales, c'est grâce à son statut bien particulier. En 1978, Deng Xiaoping (ci-contre sur une affiche) prend le pouvoir en Chine peu après la mort de Mao Zedong. Pour expérimenter ses théories économiques d'un « socialisme avec des caractéristiques chinoises », il lance des poches expérimentales, les zones économiques spéciales. Celles-ci doivent favoriser, principalement grâce à d'importantes réductions d'impôts, les investissements étrangers et la formation de joint-ventures, qui permettront d'obtenir d'importants transferts de technologie. Sa proximité avec Hong Kong fait de ce port de pêche une cible de choix : en mai 1980, Shenzhen, 332.000 habitants, devient la première ZES du pays.Dix ans plus tard, les capitaux de la colonie anglaise ont développé l'économie locale. Le secteur secondaire, les industries de manufacture en tête, compte pour 50 % de ses revenus. L'ancien port de pêche est déjà devenue une cité de plus de 2 millions d'habitants. Elle double encore lors des dix prochaines années pour atteindre 4,2 millions âmes en 2000. Et officiellement, elle en compte aujourd'hui 6 millions.« Mais les statistiques municipales oublient de mentionner les dix millions de travailleurs migrants, donc partiellement illégaux, qui vivent ici, assure Liu Kaiming, le fondateur et directeur de l'Institut d'observation contemporaine, la seule organisation non gouvernementale chinoise qui opère en Chine dans l'audit social. Ils peuvent uniquement vivre dans cette ville parce qu'ils passent leur temps à travailler et ne sortent donc que très rarement de leurs dortoirs et de leurs logements. Ils n'ont pas les moyens de consommer ici. » T. de B.
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