Des digues fragiles face

SocialÀ quelques heures de la publication du nombre de demandeurs d'emploi au mois de juin, nul ne se fait d'illusion. Alors que la courbe du chômage s'envole depuis la mi-2008, tout juste subsiste-t-il un peu de suspense autour du rythme de la hausse. Les dernières statistiques, portant sur le mois de mai, avaient, en effet, révélé un ralentissement des inscriptions, avec 36.400 chômeurs supplémentaires par rapport à avril.Mais, au total, depuis le mois de janvier, ce sont quelque 328.000 personnes supplémentaires qui sont venues gonfler les rangs des demandeurs d'emploi. Et les prévisions de l'Unedic ? 595.000 chômeurs de catégorie A de plus en décembre ? ne laissent pas espérer d'amélioration. Or, en dépit de ses efforts, l'exécutif a bien du mal à endiguer cette hausse. Tour d'horizon des mesures prises et de leur efficacité.Premier outil utilisé par le gouvernement pour éviter une vague de licenciements économiques, le chômage partiel. En début d'année, le nombre d'heures autorisées par salarié a été porté de 600 à 800 heures par an, voire 1.000 dans certains secteurs tels que l'automobile. Parallèlement, les partenaires sociaux ont amélioré l'indemnisation versée aux salariés. Mais le dispositif s'est vite révélé insuffisant alors qu'au premier trimestre près de 183.000 salariés ont connu le chômage partiel, soit cinq fois plus qu'à la même période de 2008. Désormais, le gouvernement mise sur le dispositif de « chômage partiel de longue durée », pris en charge par l'État et l'Unedic, moins lourd financièrement pour l'employeur, mais assorti d'une obligation de maintien dans l'emploi. En septembre, le gouvernement répondra aussi positivement à la demande des partenaires sociaux de porter le contingent maximum à 1.000 heures dans tous les secteurs. « Cela devrait nous permettre de répondre à la plupart des situations d'entreprises », indique-t-on au secrétariat d'État à l'Emploi. Une CRP peu efficaceMême si, la crise durant, le risque s'accroît que les employeurs, faute de trésorerie suffisante, n'aient d'autre choix que de procéder à des licenciements pour motifs économiques.Autres éléments de la panoplie anticrise, les dispositifs de reclassement des salariés licenciés. En dépit d'une récente amélioration de l'indemnisation, la convention de reclassement personnalisé (CRP), obligatoire dans les entreprises de moins de 1.000 salariés, doit encore démontrer son efficacité en termes de retour à l'emploi : à l'issue de la CRP, 60 % des bénéficiaires sont toujours sans emploi. Le contrat de transition professionnelle est plus efficace, avec un taux de retour à l'emploi de 60 %, mais il ne concernait, à la fin de juin, que 5.000 personnes. L'exécutif a toutefois prévu de passer très vite de 21 à 25 bassins d'emploi, voire à 40, lorsque la loi sur la formation professionnelle sera adoptée.Enfin, dans la perspective de l'afflux des jeunes sur le marché en septembre, l'exécutif accélère le déploiement des contrats aidés. Après des débuts laborieux, le secteur non marchand commence à répondre positivement. Il y a urgence, à un mois à peine de la rentrée?
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