Rémunération des traders  : les syndicats restent insatisfaits

onusPour atténuer la polémique des bonus des traders, Nicolas Sarkozy a nommé mardi un superviseur pour encadrer la rémunération des traders et a déclaré : « Pas de bonus sans malus. » Même si ce discours s'inscrit dans une volonté de transparence à moins d'un mois du sommet de Pittsburgh, les syndicats restent sur leur faim malgré les mesures annoncées. Pour eux, l'ensemble des personnels bancaires, dont les traders ne représentent qu'une infime partie, se disent « choqués » par le niveau des bonus et estiment « payer la note des excès de la banque d'investissement ».Ainsi, FO estime que l'intervention du chef de l'État va dans le bon sens, mais des mesures concrètes sont encore attendues et l'organisation n'a pas fait son deuil d'une taxation plus forte des bonus les plus élevés. Pour Sébastien Busiris, « ces mesures ne sont qu'un coup de règle sur les doigts, il faut aller plus loin et légiférer ». Pour lui, « ce système de rémunération est choquant alors que, dans le même temps, des postes sont supprimés dans la banque de détail ». FO veut donc un débat plus complet sur la question des bonus et juge indispensable l'adoption d'un accord international.« inacceptable »Pour la CFDT de BNP Paribas, la provision de 1 milliard d'euros pour les bonus a mis le feu aux poudres au début du mois d'août. Le délégué syndical Jean Ristorcelli estime que « ces sommes astronomiques entraînent une disproportion inacceptable entre les salariés » et entend utiliser cet argument « lors des prochaines négociations salariales de septembre ». Du côté de la CFDT à la Société Généralecute; Générale, les rémunérations des traders sont jugées « scandaleuses ». On craint que les mesures annoncées par les banques n'aient « pas d'actions quantitatives sur la limitation des bonus ». Et on estime que le choix de Michel Camdessus comme superviseur des rémunérations n'est pas exempt de conflit d'intérêt, notamment du fait de ses fonctions à la Sfef (Société de financement de l'économie française). Le personnel de la banque vit ces événements comme une injustice. « Le fruit du travail de la banque de détail sert à rémunérer une élite de privilégiés », selon Thierry Pierret, syndicaliste CFDT, qui conclut : « Ce problème politique ne peut se régler qu'à l'échelle internationale. » Le prochain sommet du G20 sera donc déterminant. R. B.
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