Le risque de défaut des entreprises en chute libre

Le spectre d'une faillite généralisée nourri par un système bancaire en perdition a disparu. Et les investisseurs manifestent moins aujourd'hui le besoin de se protéger contre les effets de la crise sur les structures financières des entreprises. Du moins, si l'on se fie à l'évolution de la valeur des fameux CDS (credit default swap) de part et d'autre de l'Atlantique. Ces produits reflètent le montant, exprimé en points de base, de la prime à verser pour se couvrir contre un risque de défaut. Plus la probabilité de banqueroute est grande, plus le montant à débourser est élevé à mesure que les opérateurs cherchent à se couvrir, et inversement. En Europe, l'indice ITraxx des valeurs notées « investment grade » (dotées de bons fondamentaux), qui reflète une moyenne pondérée des cours des CDS, est retombé à moins 90 points de base, soit ses niveaux de début août 2008. Outre-Atlantique, le CDX se rapproche de ses cours de mi-juin 2008. Et cela, alors que les principaux indices boursiers occidentaux, qui cotent toujours entre 10?% et 20?% en deçà de leurs niveaux de mi-septembre 2008, n'ont pas encore fait le deuil de la crise. Cela ne signifie pas pour autant que le marché des obligations d'entreprises anticipe une reprise économique plus rapide que ne l'escompte le compartiment des actions. effet de rattrapageD'après Guy Stear, responsable adjoint de la recherche crédit chez Société Généralecute; Générale Corporate & Investment Banking, l'effet de rattrapage n'est pas le même. « Les marchés actions ont connu une crise d'une intensité proche de celle de 1987 alors que le marché du crédit a vécu un choc comparable à celui de la Grande Dépression des années 1920 », note-t-il. Et d'ajouter : « Les entreprises ont sensiblement restreint leur politique de dividendes, de rachats d'actions et d'investissements. Cela a été de nature à profiter en priorité au marché du crédit dans la mesure où les économies réalisées sont susceptibles de financer des remboursements d'emprunts. » L'importance des sommes levées sur l'année contribue à renforcer la capacité des sociétés à honorer leurs échanges. Guy Stear a rabaissé de 9 % à 7,7 % son objectif de taux de défaut moyen pour les trois prochaines années. « Les entreprises ont d'ores et déjà récolté 220 milliards d'euros sur le marché obligataire depuis début janvier et devraient, selon nous, réunir 75 milliards d'euros supplémentaires d'ici à la fin de l'année », estime-t-il. La moyenne historique annuelle tourne, d'après lui, plutôt autour de 100 milliards d'euros par an.
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