L'économie américaine plonge, le dollar surfe

Le moment n'était pas propice à des prises de position risquées : en cette veille de Thanksgiving et d'un long week-end férié aux États-Unis, les acteurs du marché des changes ont juste joué à se faire peur en faisant chuter le dollar vers le bas de sa récente fourchette de transactions face à l'euro, le faisant tomber jusqu'à 1,3180. Mais le c?ur n'y était pas vraiment.Est-ce à dire qu'une fois les dindes digérées, les opérateurs passeront à la vitesse supérieure et tenteront de faire franchir la borne basse de cette marge au billet vert, touchée le 30 octobre à 1,3290 ? C'est peu probable même si les dernières statistiques américaines plaident en faveur de cette hypothèse. Après le recul historique de plus de 17 % des prix de l'immobilier et la contraction du PIB de 0,5 % en rythme annualisé au troisième trimestre, une nouvelle série noire a été rendue publique hier. Les commandes de biens durables ont chuté de 6,2 % en octobre, reculant pour le troisième mois consécutif, tandis que les dépenses des ménages, en baisse de 1 %, accusaient leur plus fort repli depuis 2001 et que les ventes de logements neufs se contractaient de 5,3 %. La conjoncture n'est plus le sujet de préoccupation majeur du marché, qui s'est fait à l'idée que le monde industrialisé était entré dans l'un des pires trous noirs de l'histoire récente et que les États-Unis n'étaient pas un cas isolé. nouvelle ouvertureEt sur cette planète en crise, le dollar reste l'étalon monétaire mondial, certes élastique, la monnaie la plus liquide et la valeur réputée la plus sûre. Il a suffi que Jean-Claude Trichet confirme mercredi avec une rare clarté que la Banque centrale européenne était prête à baisser ses taux, pour que le soufflé sur l'euro retombe et que le dollar regagne une partie du terrain cédé. Car c'est jeudi prochain que se réunit le conseil des gouverneurs de la BCE, qui devrait décider d'une nouvelle ouverture du robinet monétaire d'au moins un demi-point. Isabelle Croizard syst
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