Eutelsat met sur orbite la fusée chinoise Longue Marche

La polémique enfle aux États-Unis. Au centre de celle-ci, l'opérateur européen de satellites Eutelsat, qui a confié au lanceur chinois Longue Marche la mise en orbite d'un satellite de télécoms de 5,4 tonnes fabriqué par Thales Alenia Space, comme l'a récemment révélé le « Wall Street Journal ». « Eutelsat avait jusqu'au 20 février pour refuser l'option selon laquelle ce satellite était lancé par la fusée Longue Marche, explique-t-on à « La Tribune ». Il n'a rien fait ». Ce sera donc le premier satellite occidental mis sur orbite depuis 1998 par les Chinois qui, cette année-là, avaient lancé un satellite construit par l'américain Lockheed Martin. Du pain bénit pour Longue Marche. D'autant que le satellite de Thales Alenia Space n'a pas de composants américains empêchant son exportation (Itar free) ; il peut donc être lancé en toute légalité par les Chinois.Pour autant, le représentant républicain de Californie Dana Rohrabacher a condamné Eutelsat pour l'utilisation d'un lanceur chinois. L'opérateur européen « vend, a-t-il précisé, pour plusieurs dizaines de millions de dollars des services satellitaires au gouvernement américain. C'est clairement le début d'un jeu de cache-cache entre Eutelsat et l'administration Obama. Si l'administration Obama ne fait rien, le message est clair : le transfert de technologie à des pays proliférants [?] comme la République populaire de Chine est un modèle économique parfaitement acceptable ». Et les articles fleurissent depuis quelques jours dans la presse anglo-saxonne pour fustiger la décision d'Eutelsat.décision troublanteOfficiellement, ce dernier, qui avait l'an dernier interrompu le signal de la télévision indépendante chinoise NTDTV, ne veut pas commenter. Mais la décision du PDG d'Eutelsat, Giuliano Berretta, qui lorgne le marché chinois, a troublé en interne. D'autant que Giuliano Berretta doit quitter son poste de directeur général en novembre 2009, atteint par la limite d'âge. Après avoir fait lancer en décembre deux satellites sur Ariane 5, Eutelsat doit en lancer cinq autres, deux sur le lanceur russe Proton, deux sur Sea Launch (américano-russe) et un sur Longue Marche. Curieux pour une société portée sur les fonts baptismaux par les États européens et dont la Caisse des dépôts est un actionnaire important (25,6 %).Michel Cabirol
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