Alors que Richard Descoings mène, au pas de charge, sa consultation nationale en multipliant, en deux trains, les tables rondes quotidiennes, Xavier Darcos n'est pas totalement dépossédé de la réforme des lycées. Lors de son discours de Saint-Lô en janvier dernier, Nicolas Sarkozy avait, parallèlement à l'annonce de la nomination du directeur de Sciences po Paris, lancé un « appel à expérimentation », « sans attendre la mise au point du nouveau lycée ». Le ministre de l'Éducation nationale s'est rapidement exécuté. Il a demandé aux chefs d'établissement, tant privés que publics, de lui faire remonter, via les recteurs, leurs projets « d'organisation innovants, de nouveaux services aux élèves » pour le début du mois de mars. Une centaine de lycées sur 2.500 seront sélectionnés et les expérimentations mises en ?uvre à la rentrée prochaine.Certains lycées se sont manifestés très rapidement, notamment en Haute-Loire et en Gironde. Ce sont souvent des établissements dont les « proviseurs souhaitaient expérimenter plusieurs innovations dès l'annonce du report de la réforme », mi-décembre, précise-t-on rue de Grenelle. Car sur le terrain, pas de doute, la nécessité de faire évoluer le second cycle fait consensus. Accompagnement individualisé, semaine d'orientation, préparation à l'enseignement supérieur? tout est possible. Si ce n'est que pour être sélectionnés, les lycées candidats devront présenter des « objectifs de réussite » comme le taux de réussite au bac, la diminution du nombre de redoublements en 2de ou encore l'élévation du niveau de maîtrise des langues.susciter les vocationsPour soutenir ces volontaires à la réforme, le ministère leur consacrera les postes prévus chaque année dans le budget pour soutenir les autres types d'expérimentations, à savoir 500 en 2009. Les 100 lycées sélectionnés se verront donc attribuer plusieurs postes. De quoi susciter les vocations, dans un contexte de suppressions exponentielles de postes (11.300 en 2008, 13.500 en 2009). Clarisse Jay

latribune.fr

12 Mars 2009, 1:28

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