Carrefour veut vendre ses murs par tranches de 200 à 500 millions

Le dossier de l'immobilier de Carrefour revient sur la table. Carrefour Property, la foncière du distributeur, est actuellement en contact avec des investisseurs institutionnels pour les faire entrer à son capital. Carrefour Property, dont les 4 millions de mètres carrés d'hypermarchés sont évalués à 14 milliards d'euros, cherche à placer des tickets de 200 à 500 millions d'euros auprès d'investisseurs de long terme, selon nos informations. L'idéal serait de pouvoir annoncer ces placements en septembre, bouclant ainsi une première levée de fonds de 1 milliard d'euros, préalable à une introduction en Bourse.Carrefour ne commente pas cette information, sans la démentir. Cependant, au siège du groupe, les noms d'Allianz et de Crédit Agricolegricole Immobilier circulent. L'assureur allemand et la filiale de la banque française démentent toutefois être entrés en négociations. « Que nous soyons démarchés par des investisseurs institutionnels, c'est sûr. Mais de là à nous dire en négociations, c'est aller un peu vite en besogne », assure, de son côté, la direction de Carrefour Property.De fait, décrocher ces grands noms de l'investissement est la caution dont rêvent Colony Capital et Groupe Arnault, les actionnaires de référence de Carrefour. À eux seuls, ils pourraient définitivement désembourber le projet d'introduction en Bourse de la foncière qu'ils caressent depuis mars 2007, date de leur entrée au capital. À l'époque, José Luis Duran, président du directoire, s'y oppose pour des raisons de rentabilité. Puis, à l'été 2008, la crise financière oblige les actionnaires à renoncer à ce levier de relance du titre Carrefour en Bourse. hésitationDepuis, le groupe a changé de patron : Lars Olofsson, le nouveau directeur général, imprime son rythme. Et sur ce dossier financier, Sébastien Bazin, directeur général de Colony Capital en Europe, serait à la man?uvre. Début mai, il pourra s'appuyer sur le nouveau directeur financier de Carrefour, Pierre Bouchut, ancien « DAF » de Casino, lequel a introduit en Bourse avec succès sa foncière, Mercialys. « Il y a clairement une volonté de reprendre le projet Carrefour Property, qui avait été mis de côté en raison de la crise », observe un banquier.Au demeurant, Carrefour hésite encore. Car, la question clé est celle de la valeur du ticket d'entrée au capital de la foncière. Le prix des premières tranches ainsi vendues servira d'étalon pour les suivantes. Or, les marchés immobiliers et financiers se sont effondrés. Et ils rechignent à la dépense. De plus, Carrefour sera très exigeant quant au métier et au profil des acheteurs. « Il ne faudrait pas que ces nouveaux actionnaires minoritaires compliquent ensuite une introduction en Bourse », rapporte un analyste. Il n'empêche, aux yeux des institutionnels, ces actifs ont belle figure. Les hypermarchés et galeries marchandes que Carrefour Property détient en France, Espagne, Italie, Roumanie et Pologne sont presque « classés sans risque », tant les lieux de shopping sont immuables.Enfin, autre signe de l'état d'avancement du dossier : Carrefour Property, dont Pascal Duhamel a pris la tête en février 2008, s'est étoffé. Au poste du développement international a été nommée récemment Sigrid Duhamel, ancienne de chez Tishman Speyer, propriétaire du Rockefeller Center. Cette équipe-là n'est pas en place pour gérer le seul quotidien de centres commerciaux. nCarrefour sera très exigeant quant au métier et au profil des acheteurs.
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