Les firmes françaises en plein paradoxe

AutomobileDéjà particulièrement recherchés par les investisseurs durant le rally printanier, les constructeurs automobiles français ont également attiré l'attention ces dernières semaines. Depuis un mois, Renault s'est ainsi adjugé 17?% tandis que PSA a progressé de 14?%. De façon plus générale, les deux titres profitent depuis début mars de l'appétit des investisseurs pour les valeurs cycliques et dites « à la casse ».arrêt des perfusionsOr, les constructeurs automobiles présentent l'avantage de cumuler ces deux atouts. La firme au losange avait en effet perdu l'an dernier 80?% de sa valeur boursière tandis que celle au lion (comprenant aussi celle aux chevrons) avait plongé de plus de 76?%. Le mouvement inverse n'en a été que plus important cette année. Entre son plus-bas annuel et son plus-haut, PSA s'est adjugé 98 %. Le phénomène est encore plus marquant chez Renault, avec un écart de plus de 220 % ! Des flambées qui permettent aux deux groupes de s'octroyer respectivement aujourd'hui les sixième et troisième meilleures performances du CAC 40 depuis le début de l'année avec des progressions de 71 % et 73 %. Un palmarès d'autant plus déroutant que, malgré l'embellie en trompe-l'?il constatée depuis quelque temps dans le secteur, celui-ci traverse cette année la plus grave crise de son histoire. Faillites en cascade outre-Atlantique, baisse de plus d'un quart de la production mondiale cette année? La réalité ne laisse pas de place au doute. Les résultats semestriels publiés dernièrement par les deux français sont sans équivoque. PSA et Renault ont fait état sur les six premiers mois de pertes historiques de 962 millions d'euros pour le premier et de 2,7 milliards pour le second.Or, la seconde moitié de l'année s'annonce d'ores et déjà plus difficile encore si l'on sait que, petit à petit, le secteur ne va plus bénéficier, comme c'était le cas jusqu'ici, des primes à la casse, perfusions qui maintenaient à flot certains marchés. Celles-ci se sont arrêtées en début de semaine aux États-Unis et devraient progressivement disparaître en France ou en Allemagne. « Le secteur devrait être en perte de 7 milliards d'euros en 2009 et en profit de 1 milliard en 2010. Un redressement significatif qui reste bien en deçà des bénéfices de 10 milliards en 2008 et 22 milliards en 2007 », souligne dans une récente note le cabinet de recherche indépendant AlphaValue.Primes à la casse qui soutenaient jusqu'ici des valeurs qui l'étaient tout autant? Les facteurs qui ont permis aux deux constructeurs de résister à la tempête sont donc en train de disparaître corps et biens, laissant à penser que leur marge d'appréciation est désormais fortement réduite. « Renault et Peugeot pourraient perdre jusqu'à un tiers de leur capitalisation en 2009 » estime AlphaValue. Gaël Vautrin
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