Entente cordiale entre François Chérèque et Bernard Thibault

yndicatsC'est l'entente ? très ? cordiale et presque inattendue entre la CFDT et la CGT. Hier en tout cas, à l'université d'été de la CFDT, organisée jusqu'à ce soir à Boissy-la-Rivière, près d'Étampes, dans l'Essonne, François Chérèque et Bernard Thibault ont débattu sur un ton sérieux mais teinté d'humour lors d'une table ronde intitulée « Les défis du syndicalisme de demain ».Bronzés, décontractés, tous deux en chemisette à carreaux, les leaders des deux principaux syndicats français ont été pendant plus de trois heures sur la même longueur d'ondes, ce qui n'a pas manqué d'étonner quelques-uns des 200 militants présents. Ce rapprochement s'est notamment manifesté sur les conséquences de la loi sur la représentativité des syndicats dans l'entreprise. Cette loi, qui vient de souffler sa première bougie, introduit de nouvelles règles en la matière liées à l'audience. Bernard Thibault estime que le dossier appartient au « pass頻.radicalisationPeut-être pour la CGT, qui, avec la CFDT, est à l'initiative de cette réforme et tire le mieux son épingle du jeu sur le terrain. En revanche, ce n'est pas le cas pour la petite CFTC, qui doit multiplier les alliances avec les autres syndicats pour ne pas disparaître dans un certain nombre d'entreprises. Le sujet a d'ailleurs été omniprésent lors de son université d'été, qui s'est clôturée hier au Centre national du rugby, à Marcoussis, également dans l'Essonne. Le président de la CFTC, Jacques Voisin, a en effet dénoncé la radicalisation des conflits et la « campagne électorale permanente dans les entreprises » que la loi entraînerait. Venu clore hier la réunion du syndicat chrétien, le ministre du Travail, Xavier Darcos, y a vu, lui, des « dérives liées à l'angoisse et à des situations de tension extrême », avant de rappeler qu'il ne reviendrait pas sur les nouveaux critères de représentativité.Profitant de sa première venue hier sur les terres de la CFDT dans l'Essonne, Bernard Thibault a également indiqué qu'il souhaitait la tenue prochaine d'une « intersyndicale pour définir les conditions d'une mobilisation générale » à la rentrée. Plus tôt, François Chérèque avait, lui, reconnu que les manifestations organisées avant l'été « avaient montré leur limites ». Il s'est aussi interrogé sur « l'élément unificateur qui permettrait à tous les salariés de trouver un élément commun à la grève de 24 heures » défendue par Jean-Claude Mailly, le leader de Force ouvrière.Cette proposition divise en effet les huit organisations membres de l'intersyndicale et pourrait mettre à mal l'unité syndicale qui dure maintenant depuis neuf mois. Isabelle Moreau et Thibaut Pezerat
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