Tension maximale dans la péninsule coréenne

ucléaireUn ancien ministre japonais de la Défense qui prône le recours aux frappes préventives envers la Corée du Nord, un quotidien sud-coréen qui écrit que son pays a « désormais besoin d'une arme de dissuasion (nucléaire) » : telles sont les premières conséquences régionales du nouveau bras de fer engagé entre la Corée du Nord et le reste du monde. Les récentes provocations de Pyongyang (essai nucléaire souterrain, tir de missiles) ont fait monter d'un cran la tension permanente entre le dernier régime stalinien de la planète et ses voisins. Motif : la participation de la Corée du Sud à l'initiative de sécurité contre la prolifération, une initiative américaine prévoyant d'interpeller en haute mer les navires susceptibles de transporter des armes de destruction massive. Jeudi, les forces américano-sud-coréennes ont relevé leur niveau d'alerte et de mobilisation face aux menaces de la Corée du Nord. Quant au Japon, il fait pression aux Nations unies pour sanctionner Pyongyang de manière exemplaire.course aux armementsLe Japon et la Corée du Sud sont protégés par les États-Unis, mais ils ne pourront tolérer longtemps une Corée du Nord nucléaire à leurs portes. La Chine l'a compris : elle a réagi vigoureusement au nouvel essai de Pyongyang, craignant que celui-ci ne lui dispute le rang de puissance atomique de la région, et ne déclenche une course aux armements dans laquelle elle a tout à perdre. Tokyo et Séoul sont exaspérés par leur coexistence forcée avec un voisin si volatil. Le Japon, seul pays à avoir renoncé constitutionnellement à la guerre, est resté jusqu'ici fidèle aux « 3 principes » de sa politique nucléaire : ne pas développer, ne pas posséder et ne pas accueillir d'armes de cette nature. Traumatisé par les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki, il s'interdit même tout débat public sur le sujet. Mais cette position pourrait changer très vite. Le « pacifisme » que revendiquent les Japonais est davantage une délégation de pouvoir aux États-Unis qu'un engagement moral, et les autorités pourraient s'en affranchir sans trop d'efforts. Après tout, les historiens ont récemment découvert que le propre père de la politique antinucléaire japonaise, le Premier ministre, Eisaku Sato, avait offert aux Américains une base de lancement pour une bombe atomique visant la Chine dans les eaux territoriales de l'archipel en 1965.
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