Eurazeo se voit en leader français du LBO

capital-investissementLa direction d'Eurazeo montre ses muscles : « À Paris, Eurazeo est la société [d'investissement] la mieux placée pour saisir les opportunités », déclarait, hier, son président, Patrick Sayer. La concurrence ? « On a vu [leurs] équipes partir, exploser en vol. L'équipe d'Eurazeo, elle, est restée inchangée », glisse-t-il dans une référence à certains de ses grands rivaux, comme PAI Partners ou Wendel, dont les directions ont été remaniées ces derniers mois.D'après Patrick Sayer, la société d'investissement, actionnaire entre autres d'Accor, de Danone et d'Europcar, ne manque pas d'arguments. Nonobstant la perte de 120,9 millions d'euros enregistrée au premier semestre, il rappelle à l'envi l'amélioration de la santé financière de la société. Et notamment de sa trésorerie disponible. Réduite à la portion congrue à la fin du premier trimestre (31 millions d'euros), elle s'établit aujourd'hui à 438 millions d'euros, grâce, notamment, à l'émission d'obligations échangeables en actions Danone le 28 mai dernier. Au total, le groupe affirme être en mesure de mobiliser quelque 1,84 milliard d'euros. « Nous disposons de ?cash? et il y a des opportunités intéressantes, il serait dommage de s'en priver. On est à l'étude d'un certain nombre d'investissements », annonce Patrick Sayer.À la nuance près que 187 millions d'euros ont déjà été mobilisés pour des apports en collatéral sur Accor et Danone, et que la trésorerie de 1,84 milliard d'euros comprend une ligne de crédit syndiqué de 1 milliard. Cette dernière, disponible jusqu'à mi-2012 dans sa totalité et mi-2013 pour 875 millions d'euros, est soumise à des conditions d'obtention imposées par les banquiers. Mais « ces conditions sont très souples », assure-t-on du côté de la société.Malgré cet optimisme de la part d'Eurazeo, qui contraste avec l'état d'esprit du reste de la profession, la direction affirme ne pas vouloir renouer avec les excès d'avant crise. Son nouveau credo ? « Des opérations dont les structures de dette seront peu risquées et qui permettront d'obtenir des rendements de qualité avec certitude. » direction échaudéePeut-être l'équipe de direction a-t-elle été échaudée par les difficultés rencontrées par plusieurs sociétés de son portefeuille, acquises au prix d'une lourde dette dont la récession rend difficile le remboursement. Rexel (22,1 % du capital), dont le chiffre d'affaires est en repli de 17,9 % au premier semestre, a été contraint de renégocier les termes de son endettement au printemps, le réduisant de 2,93 milliards d'euros en décembre 2008 à 2,71 milliards au 30 juin. Affecté également par la récession (recul de 13,4 % de son activité), Europcar supporte une dette massive de 3,25 milliards d'euros. Hier, à Paris, le titre Eurazeo clôturait en hausse de 1,34 %, à 38,67 euros.
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