Le privé a gonflé les cortèges

Les syndicats ont gagné leur pari. Aux côtés des banderoles du secteur public, de nombreux salariés du privé ont gonflé les rangs des manifestants. En début d'après-midi, Bernard Thibault se félicitait d'une participation « de l'ordre de la pointe de la mobilisation du CPE (en 2006), à cette différence près qu'il y a beaucoup moins de jeunes et beaucoup plus de salariés du privé ». Même satisfaction du côté de François Chérèque, à la CFDT : « Ce sont les plus grandes manifs de salariés depuis une vingtaine d'années ». grève suivie chez lclLa mobilisation dans le privé a été particulièrement forte dans les villes de province touchées par des restructurations industrielles. Au Havre et à Rouen où le ralentissement de la production de l'usine Renault de Sandouville pèse sur l'activité des sous-traitants (lire page de droite). Mais aussi à Bordeaux où les salariés de Ford Blanquefort, inquiets pour l'avenir de leur site en cours de cession, ont défilé aux côtés des employés de l'opérateur de télécoms Free dans un cortège total de 60.000 personnes, selon la CGT. A Vesoul, où se trouve une usine de PSA, les ouvriers du constructeur automobile et de son sous-traitant Faurecia sont descendus dans la rue. A Marseille, des salariés de la grande distribution (Auchan, Carrefour...) se mêlaient aux représentants des grandes entreprises industrielles de la région, telles que Arcelor-Mittal ou Eurocopter. Ce mécontentement ne s'est, en revanche, pas traduit par des mouvements de grève massifs. Sauf dans les grandes entreprises. Chez Renault, la direction a enregistré 10 % de salariés absents en moyenne dans les sites de production. Au Crédit Lyonnais, où l'ensemble des syndicats avaient appelé à des arrêts de travail, 16 % du personnel était en grève selon la direction. De son côté, le syndicat FO de la banque avançait 51 % de grévistes à Montpellier et 80 % à Toulouse. le ras-le-bol s'exprimeForts de leur réussite dans la rue, les syndicats vont désormais s'employer à relayer le ras-le-bol localement. Ajouté aux effets de la crise économique, l'impact psychologique des manifestations d'hier pourrait les y aider. Mais le ras-le-bol se traduira plus par des conflits entreprise par entreprise que par un mouvement général dans le secteur privé. A.L.
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