Débuts laborieux pour le RSA

Le RSA, porté par le haut-commissaire aux Solidarités actives, Martin Hirsch, ne remporte pas d'emblée le succès escompté. Le revenu de solidarité active, lancé le 1er juin dernier en métropole, doit s'adresser à terme à près de 3,5 millions de ménages : 1,1 million de foyers bénéficiaires du RMI, 200.000 titulaires de l'allocation pour parent isolé (API), qui ont basculé automatiquement dans le RSA, et plus de 2 millions de « travailleurs pauvres », pour qui le RSA prendra la forme d'un complément aux revenus du travail. Mais environ 10 % seulement de cette population ciblée par le gouvernement en a réellement profité à ce stade. Selon le président CFTC de la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf), Jean-Louis Deroussen, les CAF n'ont versé début août le revenu de solidarité active qu'à 195.000 travailleurs aux revenus limités. Dans une bien moindre proportion, le RSA est également attribué via les Caisses de mutualité sociale agricole. Selon un proche du haut-commissaire, le chiffre global s'approcherait de 300.000 bénéficiaires en activité. Martin Hirsch devrait communiquer sur ces chiffres « dans les jours qui viennent ». « Nous constatons un démarrage lent, alors que plusieurs millions de personnes se sont connectées sur le site Internet des CAF et que 2 millions d'entre elles sont allées au bout du test d'éligibilité au RSA », note Jean-Louis Deroussen, confirmant que le RSA n'a pas manqué de publicité et de relais médiatiques.complément de revenuComment alors expliquer cette montée en charge laborieuse pour un dispositif de solidarité, qui incite les bénéficiaires de minima sociaux à reprendre un emploi en leur garantissant un surcroît de revenu ? Le RSA devait en effet soutenir le pouvoir d'achat des travailleurs les plus modestes avec un complément de revenu de 110 euros en moyenne. « Certains bénéficiaires potentiels peuvent craindre d'être davantage contrôlés, notamment si une partie de l'activité se fait au noir », indique le président de la Cnaf. D'autres peuvent être méfiants à l'égard de l'intrusion dans leur vie privée, puisqu'il « est possible de faire des vérifications sur l'obligation alimentaire ? l'aide versée aux parents par les enfants ? par exemple, prise en compte dans les ressources pour déterminer le droit au RSA ». Enfin, le dispositif peut paraître trop compliqué. Pour tenter de sensibiliser les Français ciblés par le revenu de solidarité active, certaines de ces Caisses d'allocations familiales ont décidé de les démarcher en se basant sur le montant des allocations logement distribuées.Si le nombre de bénéficiaires du RSA est encore bien faible, les services du haut-commissaire aux Solidarités actives ont constaté une évolution plus rapide du nombre de dossiers déposés par des candidats au RSA. Au 28 juillet, 711.320 dossiers de personnes ayant des revenus modestes avaient été déposés. Les dossiers doivent être instruits et toutes les pièces vérifiées par les CAF, mais les services peinent encore à expliquer le différentiel entre les candidats au dispositif et les bénéficiaires.
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