Pour une industrie propre et compétitive

L'Europe concrète, l'Europe qui protège. C'est sous ce double mot d'ordre que Nicolas Sarkozy a choisi de placer la présidence française de l'Union européenne, après le " non " irlandais au traité de Lisbonne. La réunion, aujourd'hui près de Paris, des 27 ministres de l'Écologie offre l'occasion rêvée de passer aux travaux pratiques. Il s'agit, pour les Européens, de se répartir les efforts à faire pour réduire de 20 % les émissions de CO 2 à l'horizon 2020. L'enjeu est crucial pour les industries les plus polluantes. Mais pas seulement, car le carbone cher va bouleverser l'économie. Pour atteindre ses objectifs et forcer les professionnels à s'adapter, Bruxelles souhaite en effet taxer les émissions de gaz à effet de serre. Cette volonté provoque en retour, comme c'est compréhensible, l'inquiétude des industriels les plus menacés, qui agitent le spectre des délocalisations. L'affrontement est classique. La partition écrite. Ou presque. On peut le regretter. Car la lutte contre le réchauffement climatique offre à un Vieux Continent divisé et déprimé deux occasions inespérées. Celle de réunir les citoyens européens autour d'un grand projet fédérateur. Et celle d'adapter l'industrie des Vingt-Sept à l'économie du futur. L'Allemagne nous montre la voie. L'environnement y est, depuis longtemps, une véritable préoccupation de ses citoyens. Ses industriels commencent à en tirer les conséquences. Et à en percevoir les premiers fruits. Il y a quelques jours, on inaugurait outre-Rhin un premier site de stockage souterrain de CO 2 . Un projet européen, certes, réunissant pas moins de neuf pays - dont la France -, mais dans lequel notre premier partenaire a joué un rôle moteur. Hier, c'était au tour d'E.ON, le premier groupe d'énergie d'outre-Rhin, de présenter une installation pilote de captation du gaz carbonique s'échappant de ses centrales à charbon. Dans un autre registre, BMW est le seul constructeur de voitures haut de gamme à voir ses ventes augmenter en France depuis l'instauration du malus écologique grâce à ses investissements technologiques. La stratégie allemande est payante. D'ici quelques années, c'est l'ensemble de l'économie européenne qui devra se repenser. Dans son mode de production, comme dans la qualité de ses produits. Mardi dernier, Nicolas Sarkozy voulait " changer profondément notre façon de faire l'Europe ". Commençons par la doter d'une industrie propre et compétitive.
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