Secmair en route pour le succès international

Le réseau routier français est composé à 96 % de voies communales et départementales. A partir de ce constat, Secmair a décidé, dès sa création en 1982, de se positionner sur ce créneau. Spécialisée dans le matériel d'entretien des routes, l'entreprise de Mayenne a commencé par fabriquer des épandeuses destinées à répartir les enduits artificiels (gravillons, goudron) sur les chaussées, un secteur auparavant dévolu aux Directions départementales de l'équipement (DDE). Guy Hamon, le fondateur initial de Secmair avait flairé là un filon, d'autant qu'il restait beaucoup à faire dans la mécanisation des travaux routiers. L'avantage de l'enduit artificiel, c'est qu'il revient cinq fois moins cher que l'enrobé (utilisé pour les autoroutes). Malgré sa brillante idée, Guy Hamon abandonne finalement Secmair en 1989, pour convenance personnelle, en la laissant avec un chiffre d'affaires annuel non négligeable de 80 millions de francs. Typiquement français. C'est un ancien client de Secmair, Pierre Chambard, qui en devient le nouveau PDG. Il détient 70 % du capital, le reste étant réparti entre des sous-traitants (ils représentent 15 % de la fabrication de Secmair). Pierre Chambard pousse la société plus loin dans la voie de la mécanisation du petit entretien des chaussées et crée le birépandeur : là où il fallait auparavant deux machines et quatre personnes pour déposer le liant puis le gravillon, une machine seulement (le birépandeur) et deux ouvriers sont désormais nécessaires. « Et le birépandeur est un produit typiquement français », assure Olivier Anet, le directeur commercial de Secmair. Le produit est français, mais ses clients sont loin d'être exclusivement hexagonaux : poussée à l'exportation par les limites de la demande en France, Secmair est partie à la conquête de l'étranger, à la fois pour promouvoir la technique des enduits superficiels et pour vendre du matériel. Technique abordable. « Partis de zéro en 1991, nous réalisons actuellement un tiers de notre chiffre d'affaires à l'export », se félicite Olivier Anet. Et de préciser : « Nous exportons principalement vers les pays en difficulté économique, qui ont recours à cette technique plus abordable. » Espagne, Mexique, Biélorussie et Lituanie, notamment, ont déjà été séduits. En Occident, la France est le principal utilisateur de l'enduit artificiel et du birépandeur, loin devant la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Aujourd'hui, Secmair emploie 38 salariés, dont 25 à l'usine de Cossé-le-Vivien où se situe le siège social. A elles seules, les DDE et les villes représentent le tiers de ses clients, les entreprises nationales un second tiers, et les PME le solde. En 1996, Secmair a réalisé un chiffre d'affaires de 32 millions de francs et table sur 35 millions cette année, dont la moitié à l'export. Le résultat net s'élevait à 500.000 francs seulement en 1996 : « Cela vient des investissements que nous avons réalisé à l'export », explique Olivier Anet. Couronnement de son succès : Secmair, qui a abandonné l'épandeuse de ses débuts, détient en France 70 % de parts de marché sur les birépandeurs. Cyril Altmeyer
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