Presse + Le conflit entre les NMPP et le syndicat du Livre tourne à l'affrontement

Le conflit social, qui oppose depuis deux mois déjà les NMPP (Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne) au syndicat du Livre CGT, se durcit. Hier, près de 200 ouvriers du Livre se sont opposés aux forces de l'ordre venues protéger un entrepôt des NMPP. Cette plate-forme, qui abrite plusieurs milliers d'exemplaires de magazines destinés à Paris et à sa région, fait partie du plan de secours mis en place afin de contourner le blocage des centres de distribution de Rungis et de Saint-Denis d'où est parti le conflit (La Tribune du 26 juin). La revendication des ouvriers des NMPP, soutenus au niveau national par la Filpac CGT, est inchangée. Ils demandent le report de l'application d'un accord signé en janvier pour l'instauration d'une seule équipe de travail dans les deux sites. Opérations commandos. Cet accord devait entrer en vigueur le 7 juillet. De leur côté, les NMPP ne souhaitent pas revenir sur un dispositif déjà adopté par toutes les parties et qui permet de dégager des économies sans suppression d'emplois ni baisse de salaires. Pour appuyer ses revendications, le Livre multiplie les opérations commandos dirigées contre plusieurs sociétés de la région parisienne, mais aussi contre les quotidiens nationaux qui n'ont pu paraître mardi. Ainsi, dans la nuit de lundi à mardi, plusieurs personnes ont fait irruption dans les locaux d'un transporteur, détruisant des livres et des magazines. Mardi soir, c'était au tour de la société Periodic Brochage de subir des dégradations de matériel et de voir près de 250.000 exemplaires de magazines détruits. Enfin, hier matin, l'entreprise de brochage MerkHofer a été touchée, empêchant la sortie de 200.000 exemplaires du mensuel Questions de femmes, édité par le groupe Alain Ayache. Sur la base de clichés pris lors de « l'agression », ce dernier a décidé d'attaquer en justice plusieurs ouvriers du Livre nominativement ainsi que la section syndicale des NMPP. Hier, en fin de journée, aucun signe d'apaisement n'était perceptible. Dans un communiqué, le conseil de gérance des NMPP « demande que soit rétabli, dans les plus brefs délais, par voie de justice si nécessaire, le respect de la liberté de travail ». Il condamne « fermement les agissements, destructions de journaux et de matériel, actes de violence et occupations de locaux, commis depuis trois semaines par un groupe d'ouvriers du syndicat du Livre CGT ». Enfin, le conseil de gérance saisit le ministre de la Culture et de la Communication ainsi que les pouvoirs publics pour « veiller au respect de l'Etat de droit ». De leur côté, les plus importants éditeurs, réunis au sein du SPMI (Syndicat de la presse magazine et d'information), portent plainte « afin de montrer leur détermination à ne pas céder, par fournisseur interposé, au chantage ». Thierry Del Jésus
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