Canal Plus devrait donner le coup d'envoi de la télévision numérique grand public au cours du mois de février. La technique de compression numérique permet de démultiplier l'offre de programmes en augmentant les capacités des canaux satellitaires ou des réseaux câblés. Dans un premier temps, la chaîne cryptée française proposera un peu plus d'une vingtaine de programmes audiovisuels et de services, ouvrant ainsi le marché européen. Ce bouquet pourra être capté par les détenteurs d'une antenne parabolique orientée vers la position orbitale des satellites Astra. Au total, le groupe va consacrer entre 400 et 500 millions de francs à la filière numérique, incluant les investissements dans les programmes, la location de répéteurs et les achats de décodeurs-décrypteurs aux multiples fonctions. Le satellite, qui a déjà séduit plus de 2 millions d'Amé- ricains avec DirectTV (150 chaînes), ne sera pas le seul mode de diffusion en numérique. Et rien ne dit aujourd'hui que la réception directe, accessible par tous et sur laquelle parie Canal Plus, prenne le pas sur le câble, qui bénéficie d'un potentiel de près de 6 millions d'abonnés en France. Des études avancent même que, dans les zones d'habitation raccordées à un réseau, les consommateurs privilégieront le câble. Ainsi, France Télécom, qui mise sur la complémentarité des deux modes de distribution, lancera ses premières expérimentations sur les réseaux de Paris et de Saint-Quentin (exploités par Lyonnaise Communications) dès le mois de juin prochain. L'opérateur public a passé commande de 6.000 décodeurs à Sagem, Philips et Thomson qui sont en charge, aussi, de la fourniture des équipements des réseaux. Il est prévu de diffuser une quarantaine de programmes sur cinq canaux. La France, qui n'en est plus à une spécificité près, cherche à ouvrir une troisième voie de distribution, le numérique hertzien. Si l'étude confiée à Philippe Levrier (ex-directeur général de TDF) par le ministre délégué à la Poste, aux Télécommunications et à l'Espace aboutit, une nouvelle filière industrielle verra le jour, augmentant un peu plus la concurrence sur le marché du numérique. T. D. J.

latribune.fr

26 Sept 2008, 1:13

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