Weillrobert fête cent ans d'innovations

Il y a dix ans, le fils a rejoint le père (âgé de près de soixante ans) dans l'entreprise familiale. C'est l'arrière-grand-père, Marx Weill, qui fonda la maison en 1896. Et c'est le grand-père qui lui donna son nom : Weillrobert. Quatre générations ont transformé une imprimerie en une pionnière de la PLV (publicité sur le lieu de vente). Une telle pérennité s'explique, par « la souplesse de l'entreprise à s'adapter à des marchés différents », insiste Pierre-Alain Weill, directeur général de l'entreprise. Les étiquettes lithographiées pour les bouteilles d'alcool cèdent le pas, dans les années 20 aux « panneaux réclame ». En 1946, Claude Weill, l'actuel président, effectue un stage aux Etats-Unis : « J'ai découvert la PLV. Cela m'a passionné et j'ai pensé qu'il fallait se spécialiser sur ce créneau. » Dans les années 50, la PLV qu'il qualifie d'« assistance commerciale » fait son apparition et ne cessera de se sophistiquer. Pionnière dans son domaine, la PME sait que l'international - et notamment les pays anglo-saxons beaucoup plus en avance sur ce créneau - lui permettra de lancer des innovations sur le marché français. Pour s'en donner les moyens, Claude Weill crée en 1967 le GIC (Graphic international contact) qui accueille aujourd'hui vingt sociétés de seize pays. « Le GIC permet de cultiver notre goût pour l'innovation, nous mettant en alerte sur les nouveautés du marché », explique le président. Le GIC fonctionne comme une « bourse d'échange » où chacun, lors de la réunion annuelle, apporte ses nouveaux produits de l'année. Ce sont encore des voyages à l'étranger - ceux de Pierre-Alain - qui conduiront l'entreprise à s'engager sur de nouveaux matériaux, notamment le métal et le plastique. L'entreprise s'adapte continuellement : quand la grande distribution ne voulait pas de PLV, Weillrobert, très présent sur l'alimentaire, a élargi sa clientèle à d'autres branches (sociétés de service, transporteurs aériens, fabricants de cigarette, adminis- trations...). Les difficultés de 1993 entraîneront une réorganisation de l'entreprise. « Notre objectif était de réduire nos prix de 10 % : nous avons contrôlé plus strictement nos coûts, tamment de fonctionnement, et acheté de nouveaux équipements. » Sans licenciement, malgré un renouvellement de la pyramide des âges, Weillrobert retrouve une croissance forte en 1994. C'est l'année où Chrysler, via un appel d'offres international, choisit la PME française pour renouveler le matériel de présentation de tous ses points de vente dans le monde (hors Etats-Unis). D'autres constructeurs automobiles seront séduits : Weillrobert vient de réaliser le mobilier de tous les concessionnaires Peugeot. Très courtisée par des investisseurs américains qui verraient bien en elle une tête de pont européenne, l'entreprise familiale n'a jamais failli à ses ancêtres. Et préfère la croissance externe. « Nos clients souhaitent qu'une partie de la fabrication soit intégrée chez nous pour que nos relations avec nos sous-traitants soient étroites, qu'il s'agisse du choix du matériel, des fournisseurs... Nous allons donc prendre des participations dans des usines avecesquelles nous travaillons déjà », explique Claude Weill. L'année de ses soixante-dix ans, il laissera la place à son fils. Pas pour partir en retraite, mais pour gérer le développement à l'international : « C'est devenu notre priorité », explique-t-il. GUÉNAËLLE LE SOLLEU
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