Informatique + Steve Jobs reprend officieusement les rênes d'Apple

Exit, chez Apple, Gil Amelio et Ellen Hancock, respectivement chief executive officer (CEO) et executive vice president. « Tout le monde dans le milieu savait, depuis le mois de janvier dernier, que cela devait arriver, commente Jean-Louis Gassée, CEO de Be Inc, mais personne ne savait ni quand ni comment cela se passerait. » Hier, Fred Anderson, directeur financier d'Apple, s'est refusé à donner une quelconque explication à cette démission soudaine, invoquant l'obligation de respecter la période de silence obligatoire avant la publication des résultats trimestriels. Mais personne n'est dupe. Le Dr Amelio est prié de déguerpir, compte tenu de ses piètres résultats à la tête du groupe. « Conseiller spécial ». Fred Anderson s'est contenté de préciser que la décision avait été prise conjointement entre le conseil d'administration et Gil Amelio... ! Pour tous ceux qui st restés proches d'Apple, Steve Jobs, le fondateur de l'entreprise, est désormais le maître incontesté de la maison, alors qu'il n'occupe toujours aucun poste officiel. D'aucuns laissent entendre qu'il ne lui a pas été trop difficile de pousser Amélio vers la sortie. Ses deux lieutenants Jon Rubinstein et Avi Tevanian qui l'ont suivi lorsque NeXT a été racheté par Apple en décembre dernier, se partageront la maigre dépouille des quelques responsabilités encore exercées par Ellen Hancock avant son départ. Les responsabilités de Steve Jobs ont été largement étendues. Non seulement, aux côtés de Mike Markkula, Edgar Woolard et Fred Anderson, il fait partie du groupe qui a pour mission de recruter un nouveau CEO pour la compagnie dans les plus brefs délais, mais il joue désormais un rôle essentiel dans la stratégie produit, le marketing, les ventes et les accords stratégiques avec d'éventuels partenaires : autant dire tous les secteurs clés de l'entreprise, sachant qu'il contrôle déjà intégralement la recherche et développement. Il n'en reste pas moins « conseiller spécial », un conseiller bien puissant qui n'apparaît dans aucun organigramme de l'entreprise. « Problème psychologique ». Paradoxalement, et à en croire les différents responsables, ce départ précipité ne changera rien aux actions et aux stratégies en cours, jugées adéquates pour aider la société à retrouver sa profitabilité et reprendre une position honorable sur le marché. Vendre la société ? Il n'en est pas question, précisait Fred Anderson, qui occupera le poste de CEO par intérim. Pour Jean-Louis Gassée, le problème d'Apple a toujours résidé en grande partie dans « le moral » du personnel, et Gil Amelio n'a pas réussi à ramener la confiance chez les salariés d'Apple ni chez ses partenaires. « Le problème est essentiellement psychologique... » Gil Amelio ne partira pas les mains vides. Pour ses « bons et loyaux services », il aura empoché près de 20 millions de dollars (près de 120 millions de francs) en dix-huit mois. Il a touché un bonus exceptionnel en fin d'année dernière, grâce à un dernier trimestre providentiel, qui lui a permis d'arrondir son salaire de plus de 3 millions de dollars au titre de 1996. Il recevra en outre les 10 millions de dollars prévus en cas de rupture prématurée de son contrat. Et il faut ajouter à cela un prêt gratuit de 5 millions de dollars pour acheter une maison au lac Tahoe, dans les montagnes, à trois heures de San Francisco. Idéal pour la retraite... Alain Baritault, à San Francisco, et Gilles Musi
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