Le CD-ROM a fait une percée dans le grand public

Réservé hier à un public averti ou initié, le Compact Disc de type multimédia (CD-ROM ou CD-I pour Compact Disc Interactif) est en train de devenir un produit de grande consommation. En l'espace d'un an, les ventes de cette petite galette irisée - soeur jumelle du CD audio, mais avec texte et images en plus - ont littéralement explosées : 250 % selon la dernire étude d'Electre Multimédia, institut de conjoncture spécialisé sur les circuits de distribution. Avec 1,75 million d'unités vendues sur la période octobre 1994-octobre 1995 (dont 73 % de CD-ROM !) contre 700.000 sur l'année précédente, le CD s'impose désormais comme étant le support multimédia privilégié des micro-ordinateurs destinés au grand public et des consoles de jeux électroniques. A contrario, son utilisation à des fins professionnelles reste très limitée, représentant à peine 20 % des ventes. Une progression spectaculaire Corollaire à cet engouement de M. Toulemonde pour les équipements multimédias : le choix des sujets traités, la stratégie éditoriale et thématique suivie par les professionnels et les circuits de distribution se sont considérablement étoffés. Le nombre de points de vente est ainsi passé de 1.600 à 2.700 pendant cette période. L'analyse d'Electre Multimédia montre notamment que le nombre d'hypermarchés disposant d'un catalogue CD-ROM s'est multiplié par trois en un an, celui des grands magasins spécialisés (Fnac, Boulanger, Darty) par un et demi. A noter également l'apparition d'un nouveau circuit de distribution : celui des disquaires. La progression sans doute la plus spectaculaire est cependant le nombre des libraires qui référencent le CD-ROM. Il a été décuplé sur la période. Certes, ils ne représentent encore pour l'instant que 3 % des ventes totales, mais on peut déjà mesurer le chemin parcouru depuis janvier 1994, lors du Milia (Salon du marché international de l'édition et des nouveaux médias). Une quinzaine de libraires avaient alors été invités à faire le voyage sous l'égide du Syndicat national de l'édition (SNE) pour se familiariser avec un environnement auquel ils n'étaient pas véritablement préparés. Autre surprise : les distributeurs informatiques qui contrôlaient jusqu'à présent le secteur, assurant près de 50 % du chiffre d'affaires, s'effacent très nettement - ils ne représentent plus que 29 % du chiffre d'affaires global - au profit des grandes surfaces spécialisées qui dominent aujourd'hui ce marché avec 36 % des ventes. Mais si les circuits de commercialisation se sont multipliés, les applications ludiques représentent encore l'essentiel des ventes (61 %) suivis par les titres Arts et Culture (22 %), les programmes éducatifs (12 %) et les CD érotiques ou de charme (5 %). L'étude note par ailleurs un début de spécialisation entre les différents circuits de vente, à l'instar des hypermarchés où les ventes de CD pour consoles de jeux représentent le tiers des ventes globales de CD, contre 7 % pour les GMS. Gilles MUSI
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.