Une fois de plus, Compaq a pris au dépourvu la communauté financière américaine en annonçant des résultats trimestriels supérieurs aux prévisions des analystes. Le constructeur texan et premier fabricant mondial de micro-ordinateurs a réalisé sur la période terminée le 30 juin un bénéfice d'exploitation en augmentation de 58 % par rapport au trimestre précédent, à 422 millions de dollars, soit 2,51 milliards de francs, contre 267 millions un an auparavant. Si l'on tient compte d'une charge exceptionnelle de 208 millions de dollars liée à l'acquisition de Microcom, le résultat net s'élève à 214 millions de dollars. Sur la période, le chiffre d'affaires enregistre une hausse de 25 %, à 5,01 milliards de dollars. Il s'élevait à 4 milliards de dollars au terme du deuxième trimestre 1996. En l'espace d'un an, la marge brute passe de 23 % à 25,3 %, alors même que les réductions tarifaires ne cessent de se multiplier. Contrecarrer Dell. Compaq vient d'ailleurs d'annoncer une nouvelle baisse de 22 % sur l'ensemble de sa gamme d'ordinateurs de bureau destinés à la clientèle professionnelle. Même chose pour Hewlett Packard, qui annonce quant à lui une réduction moyenne de 24 % sur sa gamme d'ordinateurs de bureau. Et IBM devrait suivre dans les jours à venir. Pour Compaq, cette baisse tarifaire s'accompagne d'une profonde réorganisation de son système de distribution. Objectif : contrecarrer la croissance de Dell et son modèle de vente directe. Un atout qui permet à Dell d'avoir des coûts de production inférieurs de 10 % à 15 % à ceux de Compaq (voir La Tribune du 13 juin). Bernard Maniglier, président de Compaq France, n'en démord pas : « On est capable de faire des ordinateurs moins chers que Dell. » D'où l'idée d'utiliser la distribution, ses compétences intrinsèques et les avantages du réseau électronique pour diminuer les coûts. Exemple : les stocks. « En début d'année, il y avait huit à dix semaines de produits dans les canaux de distribution. Aujourd'hui, ce chiffre est tombé à quatre semaines d'inventaire », explique-t-il. L'assouplissement du processus de production voit désormais Compaq sacrifier au bill to order, l'assemblage ou la configuration à la demande en lieu et place des traditionnelles fabrications selon les prévisions. D'ici à la fin de l'année, Compaq n'hésitera pas à confier dans certains cas au distributeur lui-même le soin de configurer la machine pour le client. D'ailleurs, Bernard Maniglier en est convaincu, le modèle Dell a atteint ses limites : « Si Dell aux Etats-Unis et maintenant en Europe tente de pénétrer nos réseaux de revendeurs, c'est qu'ils ne sont pas capables de répondre à tous les besoins du marché. » G. M.

latribune.fr

26 Sept 2008, 1:11

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