La première unité française de tri de bouteilles en plastique PET (polyéthylène téréphtalate) devrait démarrer ce mois-ci à Verdun (Meuse). Ces installations, qui représentent un investissement de 15 millions de francs cofinancé par le groupe américain Wellman et Eco-Emballages, traiteront 2 tonnes de plastique par heure cinq jours sur sept. A terme, la capacité du site devrait atteindre 10.000 tonnes par an. Une masse destinée à des applications textiles dans une usine du groupe Wellman située en Irlande. Verdun, qui prendra le relais de son unité néerlandaise, permettra à la fois d'éliminer le PVC (polychlorure de vinyle) résiduel (2 % en moyenne) et de trier du PET par couleur. Elle disposera d'un gisement de bouteilles collectées qui devrait atteindre cette année 6.000 tonnes, contre 2.000 tonnes en 1995. Même si elle croît fortement, cette collecte reste encore très insuffisante au regard des objectifs de valorisation de la directive européenne en matière d'emballages ménagers du 31 décembre 1994. D'ici à l'an 2000, 15 % des emballages plastiques devront être recyclés. Dans les conditions actuelles du marché, cela représenterait 15.000 tonnes pour l'ensemble des plastiques (PET, PVC et polyéthylène haute densité). Mais ce tonnage cible devrait croître rapidement, compte tenu des anticipations d'une croissance rapide de ce type d'emballage de l'ordre de 20 % par an, explique Jean-Paul Goulin, le président de Recypet, la société chargée d'assurer la reprise du PET collecté et trié pour le valoriser. En 1997, le tonnage de bouteilles et pots en PET mis sur le marché en France dépassera celui des produits en PVC dans la foulée de la conversion des grands industriels de l'eau minérale à ce matériau. La collecte devrait toutefois profiter de la nouvelle modulation des aides à la tonne triée d'Eco-Emballages, qui encourage le recyclage des plastiques, estime Recypet, qui souhaiterait convaincre les collectivités locales de multiplier par 20 la collecte actuelle. D'autres systèmes de récupération pourraient apparaître sur le modèle des appareils utilisés aux Etats-Unis qui récompensent l'apport d'emballages usagés par un billet de loterie ou un gadget. Parallèlement, les projets de recyclage se multiplient. Johnson Controls a ainsi développé une technologie de recyclage de bouteilles usagées en PET (« Supercycle ») pour fabriquer de nouveaux emballages. Un procédé complexe qu'il juge toutefois moins onéreux qu'une dépolymérisation ou un procédé multicouche (une couche de PET recyclé prise entre deux couches de plastique vierge). L'entreprise, qui a obtenu le feu vert de plusieurs pays européens afin d'utiliser ce matériau pour l'emballage alimentaire, a commencé l'aménagement d'une unité de 5.000 tonnes par an à Sainte-Marie-la-Blanche (Côte-d'Or), qui devrait être opérationnelle au premier semestre 1997. Elle fabriquera des emballages en partie avec du plastique recyclé. Quant à Tredi (EMC), il teste actuellement en grandeur nature une unité de régénération avec lavage à chaud qui pourrait présenter un intérêt pour le PET. F. B.

latribune.fr

26 Sept 2008, 1:00

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