MGM attire des repreneurs à moins de 1,5 milliard de dollars

La mise aux enchères de la Metro-Goldwyn-Mayer approche de sa conclusion. La vente des studios par le Consortium de réalisation (CDR) du Crédit Lyonnais devrait en effet être réglée d'ici la fin du mois, alors que le nombre des prétendants - plusieurs dizaines au départ - s'est considérablement réduit. Plusieurs candidats potentiels se sont ainsi partiellement désistés, dont le français Canal+ (qui ne ferait une proposition que pour une partie du catalogue) et le directeur de MGM, Frank Mancuso, qui n'est pas parvenu à monter une offre malgré le soutien de la chaîne de télévision NBC. La candidature du producteur New Regency, soutenue par le coréen Samsung, rencontre également des problèmes liés au refus du financier australien Kerry Packer d'accroître son financement. Trois grand favoris demeurent donc en lice : Polygram, News Corp. et Morgan Creek Productions. Polygram, filiale audiovisuelle du groupe néerlandais Philips, a soumis jeudi dernier une offre d'achat au comptant, qui se situerait entre 1 et 1,3 milliard de dollars. L'offre du groupe News Corp. de Rupert Murdoch, déjà propriétaire des studios 20th Century Fox, se monterait à environ 1 milliard de dollars au comptant. Enfin, Morgan Creek - une compagnie de production indépendante qui commercialise ses films par l'intermédiaire de Warner Brothers - aurait avancé une offre de 1,2 milliard financée à concurrence de 300 millions de dollars par le coréen Daewoo et le japonais Fuji Sankei. Un catalogue prestigieux handicapé par la vidéo à domicile Le nom et la légende du Lion rugissant, mais surtout une collection de 1.500 films, expliquent cet engouement pour la MGM. On retrouve au catalogue des joyaux comme Ben Hur, Autant en emporte le vent, Le train sifflera trois fois, Annie Hall, Rain Man, Thelma et Louise, les Rocky, les James Bond ou les Panthère rose. Frank Mancuso a par ailleurs produit plusieurs succès récents, comme le dernier 007 GoldenEye , Get Shorty et The Birdcage. Les offres d'achat, se situent pourtant toutes au-dessous de la fourchette (1,5 à 2 milliards de dollars) visée par le Lyonnais. Explication des analystes : le catalogue de MGM a perdu de sa valeur depuis que Giancarlo Parretti a vendu à Warner Brothers le droit de diffuser les films sur le marché de la vidéo à domicile jusqu'en 2003. Autre problème, le futur propriétaire devra investir beaucoup d'argent - 600 millions de dollars, disent certains - pour faire prospérer son acquisition. L'an dernier, MGM a subi 159 millions de dollars de pertes pour 861 millions de chiffre d'affaires. Cette année, la compagnie espère réaliser un petit bénéfice de 75 millions pour 1,3 milliard de chiffre d'affaires, mais elle se trouvera vite à court de fonds de roulement, car le Crédit Lyonnais refuse de remettre au pot. La loi américaine interdisant à une banque de détenir un actif non bancaire pendant plus de cinq ans, le Lyonnais était tenu de revendre MGM d'ici à mai 1997. La banque avait repris les studios en 1992 à l'issue d'un procès contre Giancarlo Parretti. Jean-Marie Macabrey, à Washington
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