Un inventaire à la Prévert

LA LISTE des investisseurs institutionnels qui vont permettre à Renault de basculer dans le secteur privé ressemble à un inventaire à la Prévert. On y trouve, pêle-mêle, la Caisse des dépôts et consignations, le Crédit National, la Commerzbank, ou encore la Banque Cantonale Vaudoise et Lazard Frères. Ils se sont mis à treize - douze nouveaux plus la BNP, qui renforce sa participation en la portant de 1 % à 1,5 % - pour se partager les 6 % du capital du constructeur automobile que l'Etat a décidé de céder de gré à gré. Une répartition qui a tout l'air d'un saupoudrage... dans l'attente d'un reclassement ultérieur. Ce groupe d'actionnaires associés vient renforcer le groupe d'actionnaires stables (GAP) qui avait été constitué au moment de l'offre publique de vente (OPV). Des industriels démotivés Le GAP avait acquis à cette occasion 5 % de Renault, répartis de la manière suivante : la BNP, Rhône-Poulenc, chacun 1 % ; Lagardère Groupe et Elf Aquitaine, chacun 1,5 %. En novembre 1994, l'Etat avait réussi à motiver des groupes industriels pour qu'ils participent au tour de table de l'ex-Régie. Et notamment Elf Aquitaine, l'associé de Renault en F1, et le groupe de Jean-Luc Lagardère, partenaire dans l'Espace. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Il est vrai que l'heure est aux économies. Et Lagardère Groupe a aujourd'hui d'autres priorités avec la privatisation de Thomson SA. La tâche de Bercy n'a pas dû être facile pour convaincre des investisseurs à mettre la main à la poche - même si la mise de départ n'est pas énorme : 83,4 millions de francs pour l'acquisition de 600.000 actions et 333,6 millions pour 1 % - compte tenu de la carrière boursière du titre et surtout de la situation tant de l'entreprise que du marché automobile. Rien d'étonnant dans ce contexte de trouver parmi les nouveaux actionnaires la Caisse des dépôts, le CCF, le Crédit National, Lazard Frères, les AGF ou encore la Banque Nationale de Paris. Cette dernière n'a acquis que 0,5 % supplémentaires. Mais pouvait-elle faire plus sans encourir les reproches de ses actionnaires individuels ? C. M.
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