Peugeot lance la 306 à la conquête de l'Argentine

Le lancement officiel, le 4 juillet, de la 306 en Argentine démontre la détermination du groupe PSA à affirmer sa présence dans le Mercosur. Le constructeur français envisage en effet, d'ici à la fin de l'année, de prendre une participation dans le capital de Sevel, qui fabrique les véhicules Peugeot sous licence en Argentine. Francisco Macri, président de la société, restera certainement actionnaire principal, mais déléguera le management de son entreprise au constructeur français. Prudente, la direction de Peugeot à Buenos Aires s'empresse d'indiquer que la « participation sera au départ peu élevée ». Un contexte favorable PSA, qui met progressivement en place sa stratégie Mercosur, ne veut pas brûler les étapes. Le contexte est pourtant favorable. Après une année 1995 catastrophique, les ventes sur le marché argentin sont orientées à nouveau à la hausse durant le premier semestre 1996, où Peugeot a gagné deux points de parts de marché. Le modèle 306, dont la fabrication vient à peine de débuter, connaît déjà un vif succès auprès des Argentins, au point que les commandes dépassent la production. Peugeot espère en produire vingt mille unités pour le marché argentin et en exporter autant vers le Brésil. Sur cette lancée, PSA devrait, dans les prochaines semaines, donner le feu vert à la fabrication de la 205 en Argentine. Le constructeur français fait du cône sud une de ses priorités à l'international. Progressivement, il adapte la production argentine à ses méthodes. « En 1995, il y a eu soixante-sept missions de techniciens de Sevel en France », note François Serre, responsable de Peugeot pour l'Amérique latine. Surtout, Peugeot place ses hommes à quelques postes clés. Le directeur qualité et le directeur adjoint des achats de Sevel sont désormais des Français. L'entreprise argentine compte désormais huit ingénieurs de Peugeot qui « occupent des postes techniques et non politiques ». La direction commerciale, industrielle ou celle de la gestion restent dans l'escarcelle de Sevel. Mais jusqu'à quand ? Dans un marché très concurrentiel comme le Mercosur, Francisco Macri sait qu'il a besoin de la puissance de feu du constructeur français pour contenir les assauts de Fiat, récemment séparé de Sevel, Ciadea (Renault), Ford et Volkswagen. Peugeot devrait choisir, d'ici à la fin de l'année, le site d'implantation de son usine mécanique, et éventuellement de montage de véhicules au Brésil, un marché qui absorbe les deux tiers des ventes d'automobiles du Mercosur. « On pénètre plus facilement un marché quand on est implanté. De plus, il nous faut équilibrer notre activité industrielle entre les deux pays pour éviter tout risque de changement brusque de politique économique », explique François Serre. PSA devrait profiter également du retrait de Sevel d'Uruguay pour prendre une participation à hauteur de 15 % à 20 % dans ses usines de montage, qui seraient reprises par des industriels uruguayens. Le constructeur français utilisera ces installations pour une production de véhicules niches, ciblée sur quelques modèles. Christophe Guibeleguiet, à Buenos Aires
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