Olitec, porte-drapeau du modem français

cite>Olitec est fière d'être française. Sur le marché hexagonal du fax-modem, la PME de Nancy arbore seule le drapeau tricolore, face à la concurrence asiatique et bientôt américaine. Avec succès : Olitec a vendu l'an dernier 125.000 appareils, dans un marché estimé à 525.000 unités. Une part de 24 % qui lui permet de revendiquer la première place. Olitec adresse le message du produit français à ses clients (collectivités locales, banques, groupes, PME, particuliers), moins dans le but de faire jouer un réflexe national que de bénéficier de l'idée sous-jacente à ce label : la maîtrise de la conception, de la fabrication et de la commercialisation des fax-modems. « Nos distributeurs savent parfaitement à qui s'adresser pour l'après-vente, les contacts se sont personnalisés au fil des années. De même, les composants ne s'éparpillent pas entre plusieurs sites de production à travers le monde », constate Jacqueline Lejeune, PDG. Olitec écoule 20 % de ses fax-modems dans les grandes surfaces et 30 % dans les enseignes multispécialisées (Fnac, Darty, Hypermédia, etc.). Les grands comptes, qui forment l'autre moitié de la clientèle, ne s'adressent plus au fabricant : pour tester les modems, ils achètent les échantillons de chaque marque dans le commerce. « Le fabricant ne peut donc plus proposer son meilleur spécimen en test », explique Jacqueline Lejeune. Le recours à des fournisseurs français - pour la fabrication de composants notamment - n'empêche pas Olitec de proposer les prix parmi les moins chers du marché. Une situation si surprenante qu'elle a jeté la suspicion : « J'invite les sceptiques à se rendre compte sur place », répond Jacqueline Lejeune. La PME perpétue la politique de prix instaurée par son créateur en 1985, Olivier Lejeune. A dix-huit ans, ce prodige de l'électronique avait confectionné l'un des premiers modems pour le proposer à 1.990 francs : à l'époque, ces appareils se vendaient à 12.000 francs ! « Olivier a rendu ce marché accessible aux PME », estime sa mère, qui a pris la direction de la société après la disparition du créateur dans un accident en 1988. La politique d'Olitec se base davantage sur le volume que sur la marge. Alors que le chiffre d'affaires a presque doublé en 1995, pour s'élever à 80 millions de francs, le résultat net après impôt atteint 2,6 millions, incorporé dans les fonds propres. La société nancéienne consacre 10 % de son chiffre d'affaires à la recherche-développement. Ses six ingénieurs lui ont permis notamment de mettre au point le fax-modem vocal, intégrant la fonction de répondeur-enregistreur. Cette politique de développement raisonné se décline aussi au niveau du capital : Jacqueline Lejeune compte maintenir la répartition en trois tiers entre elle-même, son mari et sa fille. La montée d'Olitec ne paraît pas prête de s'arrêter : Internet ouvre à la PME de fructueuses perspectives, notamment pour ses modèles de fax-modem d'un débit de 28.800 kilobits par seconde, voire au-delà. Olitec a sorti en juin son premier modèle à 33.600 kilobits par seconde. Dans le même temps, elle a signé un contrat avec Netscape Communications, le leader des logiciels de navigation sur le Web, pour proposer en exclusivité l'offre gratuite de Netscape Navigator 2.0 : en version française, bien sûr. Christian Robischon
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