Guerre de signalisation des hôtels à l'aéroport de Roissy

La guerre des hôtels aura-t-elle lieu à Roissy ? Alors que le groupe Air France travaille à l'amélioration de son hub, sa plate-forme de correspondance sur l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, afin d'assurer au passager un temps de transport le plus court possible, une vive polémique se fait jour concernant... l'absence aux portes de l'aéroport de panneaux indiquant les points d'arrêt des navettes pour les hôtels implantés à l'extérieur de l'aéroport. En effet, neuf hôtels dont la capacité totale est de 3.414 chambres, situés en bordure de l'aéroport, dont le Hyatt Regency, se voient interdire par Aéroports de Paris (ADP) la signalisation de leurs établissements. Ce qui n'est pas sans poser évidemment des difficultés à l'usager, qui doit errer dans l'aéroport pour tenter d'avoir des informations. Selon ADP, « il est normal que soient affichées dans les aérogares toutes les indications utiles aux voyageurs concernant les hôtels implantés sur l'aéroport ». Ces cinq hôtels, d'une capacité totale de 1.748 chambres, sont concessionnaires d'ADP, et contribuent financièrement au développement de l'aéroport. En revanche, les neuf hôtels borduriers bénéficient de la clientèle apportée par l'aéroport sans participer au financement des installations aéroportuaires. Il est donc logique, conclut ADP, « de privilégier les hôtels partenaires présents sur l'aéroport qui n'apprécieraient pas que leurs concurrents extérieurs soient traités avec les mêmes égards ». Baisse notoire de la fréquentation Surprenant, au moment où le consommateur recherche avant tout simplicité et rapidité. Alerté, le Conseil de la concurrence avoue n'avoir jamais encore rencontré de cas similaires. En fait, les hôteliers concessionnaires craignent de faire face à une surcapacité, ADP ne pouvant maîtriser l'implantation de nouveaux établissements dans les communes environnantes. D'autant plus qu'avec la mise en place, début avril, du hub d'Air France à Roissy, 68 % des vols long-courriers sont désormais sans escale. Cela signifie pour les hôteliers installés sur la zone une réduction du nombre de passagers en transit passant une nuit à l'aéroport. L'an dernier, le taux d'occupation pour l'ensemble du parc hôtelier de Roissy (5.162 chambres) s'établissait à 67,8 % . Selon certains, le tour-opérateur réceptif d'Air France, Visit France, aurait déjà enregistré depuis le début de l'année une baisse de 25 % des ventes de billets d'avion avec une nuit d'hôtel à Paris. De même, « l'arrivée du TGV directement dans l'aéroport fait que les passagers, certains d'arriver à l'heure, n'ont plus besoin de venir la veille pour prendre leur avion le lendemain matin », remarque un hôtelier. Dans ce contexte, la guerre des prix entre les hôtels risque de s'amplifier. Déjà, « la différence entre le prix moyen pratiqué dans un hôtel quatre étoiles et un trois étoiles est aujourd'hui minime, autour de 450 francs », remarque Georges Panayotis, président de MKG Conseil. Et en cas de départ ajourné ou retardé d'un vol, « la compagnie en charge du passager trouve facilement une chambre à moins de 200 francs, même en quatre étoiles », confie un hôtelier. Chantal Colomer
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