Bricolage + Domaxel veut participer aux « grandes manoeuvres »

« Dans le bricolage, la concentration va s'accélérer au même rythme que dans l'alimentaire : d'ici à quatre ans, il restera moins de cinq groupes spécialisés dans l'Hexagone et la plupart des rachats se feront dans les dix-huit à vingt-quatre prochains mois. » Pour Patrick Vialles, membre du directoire, en charge du développement de Domaxel, l'heure des grandes manoeuvres a sonné. Et le numéro 3 français du secteur (derrière Castorama et Leroy-Merlin), qui a repris l'an dernier la société gardoise Catanava avant de se rapprocher du groupe Comepa, entend être de la partie. Le groupement coopératif,dont le chiffre d'affaires s'est élevé l'an dernier à 8,9 milliards, dénombre ainsi sur le marché français pas moins de dix réseaux spécialisés, pesant moins de 2 milliards, et susceptibles de « rechercher des solutions pour conforter leurs positions ». En clair, Domaxel reste à l'affût d'une opération de croissance externe. Et ce, pour plusieurs raisons : le marché du bricolage est « plat » (il ne progresse plus que de 2 % à 3 % par an), et le gel des « grandes surfaces » freine le développement des spécialistes. Mais alors que Castorama ou Bricomarché ont récemment privilégié l'international en reprenant tous deux des sociétés québécoises, le groupe d'indépendants semble avoir relégué cette piste au second plan. « Pour l'heure, aucun des acteurs en présence ne réalise plus de 10 % à 12 % de ses ventes à l'export. Nous allons poursuivre notre expérience dans les pays de l'Est où le réseau possède cinq magasins tests, mais nous souhaitons avant tout conforter notre assise nationale », font valoir ses dirigeants. Zone urbaine. Pour ce faire, Domaxel - dont le résultat d'exploitation s'est élevé l'an passé à 33,7 millions - se dit ouvert à tous les profils : « Nous discutons avec plusieurs personnes, mais nous ne sommes pas les seuls », précise Patrick Vialles. Même si sa préférence va à une chaîne de bricolage intégrée, de nature à accroître sa présence en zone urbaine où le distributeur est peu implanté. Deux ans après avoir fait appel à un investisseur privé - MBSA, représenté par Eric Bolloré qui dispose de 49,9 % du capital -, le groupe, qui dispose de 100 millions de fonds propres, estime avoir les moyens de ses ambitions. Sans pour autant léser ses adhérents (51,1 % du capital) qui conserveraient - dans l'éventualité d'une opération à 50-50 - le contrôle de la centrale. Côté logistique, le groupe vient d'investir 12 millions pour augmenter de 47 % sa productivité. Côté marketing, il entend ramener à trois le nombre de ses enseignes d'ici à deux ans, considérant que 98 % du réseau entre dans les catégories « multispécialistes » (Maison conseil, Manufrance), « bricolage-quincaillerie » (Bricorelais, Bricosphère) ou « professionnel » (Dompro). Car moins de la moitié de ses 602 points de vente sont actuellement passés sous enseigne... La mise en place d'un pôle unique dédié aux achats et au marketing s'inscrit dans une logique similaire. N. H.
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