Leroy-Merlin choisit la voie de l'international

Adolphe Leroy et Rose Merlin, fondateurs de Leroy-Merlin en 1960, seraient assez étonnés de voir leur enseigne de bricolage, acquise en 1979 par le groupe Mulliez, fleurir en Espagne, en Italie, en Pologne, et demain sans doute en Amérique du Sud. Le numéro deux français des magasins de bricolage - derrière Castorama -, avec 12,7 milliards de francs de chiffre d'affaires et une progression de 10 % par rapport à 1994, vient d'ouvrir son premier magasin à Varsovie. Il en possédera en fin d'année dix-huit à l'étranger : il passe de quatre à six en Belgique, où Leroy-Merlin a racheté en 1994 la chaîne Bricoman ; de huit à dix en Espagne et une unité ouvre en septembre en Italie. En France, Damien Deleplanque, directeur général de la société, aura réussi à porter sa chaîne de 65 à 69 unités, mais la croissance à l'étranger est encore plus rapide. « Leroy-Merlin a de plus en plus d'intérêt pour l'étranger, confirme Damien Deleplanque. Et pourtant la rentabilisation demande six à sept ans d'efforts. L'adaptation aux habitudes locales représente plus de travail que pour l'alimentation, par exemple. » Mais l'implantation hors de l'Hexagone est aussi une chance que ne laissera pas passer le groupe de Villeneuve-d'Ascq d'inculquer la culture bricolage à de nouvelles clientèles. Comme le note une étude réalisée par la société de conseil DSA, l'offre est déterminante dans l'envie des consommateurs de bricoler. Or Leroy-Merlin propose un assortiment particulièrement vaste : 40.000 à 60.000 articles par magasin. Et n'hésite pas, pour motiver ses clients, à organiser dans nombre de magasins des cours de bricolage. 300 à 400 embauches chaque année à l'étranger La percée de Leroy-Merlin à l'étranger, à la fois voulue et imposée par les nouvelles restrictions législatives aux ouvertures, a une conséquence directe : c'est là que se créera l'essentiel des emplois. Alors qu'aujourd'hui 11.000 des 12.000 postes de Leroy-Merlin sont en France, l'enseigne embauche déjà 300 à 400 personnes chaque année à l'étranger, contre 600 à 700 dans l'Hexagone. Le bricolage, qui représente un marché de 90 milliards de francs dans l'Hexagone (130 milliards si on ajoute le jardinage), crée beaucoup d'emplois, ne serait-ce que parce que la qualité du conseil est essentielle pour bien vendre. Selon l'étude DSA, les grandes surfaces de bricolage ont créé 24.800 emplois sur la période 1978-1992, déduction faite des emplois per- dus dans les petits magasins. « Il y a encore un potentiel important, car nous pourrions encore ou- vrir de nombreux magasins en France », souligne Damien Deleplanque. Le système Leroy-Merlin est très influencé par celui d'Auchan : fortes dépenses de formation (7 % du chiffre d'affaires), participation et intéressement sous forme d'une prime de progrès (qui peut représenter jusqu'à 25 % du salaire brut annuel) et actionnariat des salariés, qui détiennent 12 % des parts. M. C.-C.
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